MaPrimeRenov‘ : les rénovations d'ampleur redémarrent en demi-teinte au T3 2024
Les statistiques publiées par l'Anah pour le 3e trimestre enregistrent une accélération des rénovations d'ampleurs. En revanche, les dossiers et les travaux par geste peinent à redémarrer. Quels travaux et quelles régions sont les plus dynamiques ?
Après le coup d’arrêt créé par la réforme de MaPrimeRenov’, puis le revirement annonçant finalement le maintien des monogestes, tous les acteurs du Bâtiment guettent les premiers signes de reprise du marché de la rénovation énergétique.
Même s’il est encore trop tôt pour en faire une certitude les derniers chiffres produits par l’Anah, semblent aller dans le bon sens. Du moins en partie. L’organisme note ainsi une accélération des demandes sur le segment des rénovations d’ampleur encadrées par le parcours accompagné.
Pour rappel, ce parcours permet aux ménages d’être assistés pour définir leur projet, préparer leur dossier et trouver des artisans qualifiés. Selon l’Anah, 70 601 dossiers ont été déposés depuis le début de l’année, dont 35 775 au 3e trimestre et 42 745 aides ont été accordées.
Elle se félicite également d’une plus grande ambition des travaux : le coût moyen d’un projet de travaux en logement individuel est de 55 540 € et bénéficie d'une aide moyenne de 37 973 €. Par ailleurs, 75% des dossiers concernent des logements avec une étiquette énergétique F ou G.
L’Anah en profite pour dresser un bilan des structures en charge de cet accompagnement. D’un côté, France Rénov’ et ses 2668 conseillers réunis au sein de 589 Espaces Conseil France Rénov’ ; de l’autre, les Accompagnateurs Rénov’ (MAR), au nombre de 3 485 en France fin septembre, totalisant 1 035 structures agréées.
Lent redémarrage du mono-geste
Si les rénovations d’ampleur semblent progressivement trouver leur public, les rénovations par geste peinent à redémarrer. Sur les dépôts de dossiers, l’Anah constate la fin du recul mais « une stabilisation à un niveau inférieur à 2023 ». La répartition par type de travaux réalisés, place le changement de chauffage à la première place avec 77%, l’isolation est loin derrière avec 16%.
Prenant appui sur les résultats publiés par l’agence de l’amélioration de l’habitat, Effy, par la voix de sa directrice de la stratégie, Audrey Zermati, commente les chiffres détaillés à l’échelle régionale et départementale : même si certaines régions se montrent plus dynamiques que d’autres, « la tendance locale ne fait que confirmer la baisse au niveau national par rapport à 2023 ».
Pour la responsable, « cette baisse trouve en partie son origine dans les changements règlementaires décidés par le gouvernement début 2024. Malgré un retour en arrière en mai 2024 et une tendance positive sur la rénovation d’ampleur nous ne constatons pas encore, dans les chiffres à septembre, une reprise pour les travaux par geste ».
Effy n'hésite pas à appeler à une plus grande implication des collectivités pour associer de nouvelles subventions locales à MaPrimeRenov’, afin de redynamiser la fin d'année et au-delà.