Une année 2021 exceptionnelle pour la filière de l’outillage
Comme chaque année, le Syndicat des entreprises internationales de l’outillage portatif et des consommables (Secimpac) dresse un bilan chiffré de l’année 2021 sur les marchés du bricolage, de l’entretien des espaces verts amateurs et professionnels et du marché professionnel du bâtiment et de l’industrie. Malgré la crise sanitaire, la filière de l’outillage réalise un exercice 2021 « exceptionnel ».
La crise sanitaire n’a pas enrayé le marché de l’outillage. En 2020, le Secimpac* avait souligné un secteur particulièrement dynamique, boosté par les envies de travaux des Français, nombreux à avoir voulu réaménager ou améliorer leur logement et leur extérieur.
Cette dynamique n’a pas décéléré en 2021, au contraire elle s’est accentuée. Le Secimpac, via son président Pierrick Auboiron révèle qu’en 2021, le cumul des ventes d’outillages électriques auprès des distributeurs grand public et professionnel a progressé de 25.4% vs 2020 (+ 29% vs 2019). Les ventes via le canal du e-commerce sont portées en 2021 par les ventes des sites spécialistes et sites propres qui progressent de 46,7% vs 2020 et de 73.22% vs 2019.
La part de marché du e-commerce est toujours en progression et passe de 14% à 16% en un an. Le syndicat, qui rassemble quasiment une trentaine d’entreprises, souligne que les ventes à la distribution professionnelle d’outillages électriques ont progressé en valeur de près de +22.1% (et de +27% vs 2019).
Dans le chiffre d’affaires total des ventes via la distribution professionnelle, la part majoritaire réalisée par les outillages sur batterie qui pèse 61% du total. Le syndicat constate une forte hausse des kits/Packs d’outillages électroportatifs.
Le sans-fil prend le dessus
Concernant les ventes réalisées auprès de la distribution Grand Public, le Secimpac constate que le marché du bricolage est en forte hausse de +26% vs 2020 et de +35% vs 2019. « Nous constatons que la hausse s’est portée en 2021 sur les produits sans fil contrairement à 2020 qui avait profité aux produits filaires dans le contexte de crise sanitaire. Les ventes de produits sur batterie après avoir baissé en 2020, retrouvent leur niveau de 2019 avec 47% de part de marché. Comme en 2020, les outillages stationnaires et de finition ont vu leurs ventes fortement progresser. Le segment perçage est à nouveau en hausse après une année 2020 en baisse », explique le syndicat.
Ce dernier souligne que les différents confinements ont amené les Français à faire eux-mêmes des travaux plus techniques et plus audacieux.
Pour sa part, le marché des outillages motorisés pour l’entretien des Jardins et forêts, a atteint des records avec une augmentation de 24% sur 2021 vs 2020, (et +25% vs 2019). Les outillages sur batterie portent cette forte progression, +40% vs 2020 et de +43% vs 2019 et qui représente 37% du total. Les ventes par Internet sont encore très minoritaires puisqu’elles ne représentent que 6% des ventes en 2021 (4,5% en 2020).
« 2021, restera une année de tous les records pour l’outillage énergisé sur les marchés BtoC, du bricolage/aménagement de la maison et de l’entretien des jardins, avec des consommateurs qui ont pris goût après cette période de crise sanitaire, à prendre soin de leur habitation. Le marché professionnel du second œuvre du bâtiment et de l’industrie a été quant à lui a profité d’un contexte économique favorable. Tous cela dans un contexte de hausses des prix et de pénuries des matières premières », analyse Pierrick Auboiron.
Un net tassement en 2022
Si le marché BtoB de l’outillage électrique pour la construction et l’industrie, est resté très dynamique tout au long de l’exercice 2021, l’année 2022 marque un net tassement avec une activité stable. Les fabricants restent ainsi très attentifs au marché de la construction rapporte le Secimpac.
Côté outillage de bricolage à destination du grand public, en ce début d’année 2022 le marché est en nette baisse qu’il s’agisse de vente à la distribution physique ou digitale. « Ce point est toutefois à modérer par un effet de base très défavorable : début 2021 avait été, en tous points, exceptionnelle. Ainsi le début d’année 2022 reste nettement en progression comparé aux mêmes périodes de 2018, 2019 ou 2020 », commente le syndicat.
Au-delà de l’activité BtoC à court terme, 2022 devrait être un exercice de début d’autorégulation Post-Covid avec un lissage progressif des effets collatéraux liés aux ruptures de stocks et de hausse des coûts observés sur 2021.
Ce dernier point reste une zone de vigilance très forte pour les acteurs du marché, du fait notamment de l’évolution de la parité euro/dollar. Par ailleurs, le blocage de l’activité de la ville et du port de Shanghai depuis plusieurs semaines pourra entraîner de nouvelles perturbations de disponibilité de stock sur la fin de l’année 2022.