[MATÉRIELS DE CONSTRUCTION] Le patron de Kiloutou appelle à accélérer la transformation environnementale
EN PHOTO • Olivier Colleau, le président exécutif du Groupe Kiloutou.
[Tribune Libre] Alors qu’au cours des derniers mois, de nombreux acteurs de la construction et du BTP se sont engagés en faveur de la transition énergétique et du zéro carbone à l’horizon 2050, le patron du Groupe Kiloutou a appelé ce 26 mai 2021 à un « partage d’expérience » afin de « réussir collectivement la transformation environnementale » de la filière. La rédaction de Zepros Bâti & Zepros Négoce reproduit le texte dans son intégralité.
« REPRÉSENTANT ENVIRON 30 % des émissions de gaz à effet de serre, le secteur de la Construction a un rôle majeur à jouer dans la transition environnementale. Ces derniers mois, de nombreux acteurs de notre filière – fournisseurs de matériels, entreprises de construction, fédérations professionnelles – ont pris des engagements en matière de réduction de leurs émissions de CO2. Une dynamique propice au partage d’expérience et à l’identification de leviers incontournables pour réussir collectivement la transformation environnementale de notre secteur.
Alors que la crise sanitaire s’installait, le Groupe Kiloutou a décidé d’accélérer sa transformation environnementale. Début 2021, nous nous sommes engagés à réduire de 40 % nos émissions directes d’ici 2030, puis d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Nous ne sommes pas devenus des militants écologistes en une année. Mais nous avons pour nous un business model vertueux, tourné vers la mutualisation des ressources, qui en lui-même permet de réduire l’impact carbone du secteur de la construction.
Dans le cadre de nos travaux préparatoires, nous avons constaté la très forte dépendance de notre activité à nos clients et nos fournisseurs sur l’enjeu de la transformation environnementale. Le bilan carbone de notre Groupe souligne d’ailleurs que 94 % des émissions de CO2 issues de nos activités sont indirectes et que 63 % sont liées à l’usage fait par nos clients des matériels que nous leur louons.
C’est la raison pour laquelle nous avons proposé à l’ensemble de la filière des matériels de construction de nous réunir pour sérier les opportunités et les difficultés que pose cette transition. J’ai été marqué par la rapidité avec laquelle tous les acteurs de notre secteur ont répondu à notre invitation pour la première édition des "Rencontres du Matériel Durable". Comme nous avons été touchés par les mots d’encouragement de la ministre déléguée au Logement, Mme Emmanuelle Wargon.
Avec le regard de Jean-Marc Jancovici et des équipes de Carbone 4, nous avons ainsi constaté qu’il était déjà plus rentable économiquement d’investir dans un véhicule utilitaire léger électrique que dans un véhicule thermique si on raisonne sur l’ensemble du cycle de vie du véhicule. Alors, pourquoi pas une telle transition dans les engins de construction ?
Nous ne disposons pas encore d’une solution pour tous les engins que nous louons, mais nous voyons bien qu’à force d’investissement dans nos parcs de matériels, nous jouons déjà un rôle dans la lutte contre le dérèglement climatique à notre humble niveau. Notre parc matériels d’engins motorisés est ainsi composé aujourd’hui, pour près de 40 %, d’engins alternatifs (électriques, hybrides). Et cette part va continuer à augmenter, grâce à nos investissements.
Dans les prochains mois, nous aurons d’autres éclairages sur les nouveaux équilibres économiques du secteur, les formations permettant d’accompagner la transformation de notre filière, l’uniformisation des comptabilités carbone afin de comparer les émissions de chaque type de matériel, ou encore sur les leviers législatifs ou réglementaires favorisant le développement des matériels alternatifs.
Ces travaux collectifs ouvrent une nouvelle phase de la transformation environnementale pour le BTP : après un travail individuel au sein de nos entreprises respectives, le temps est venu de s’engager collectivement pour transformer durablement nos modèles économiques. Fidèle à l’identité du Groupe Kiloutou qui s’est construit autour du partage, nous voulons jouer ce rôle de passeur sur ces enjeux de transformation environnementale au sein de la filière, au bénéfice de tous. »
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