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2022 placé sous le signe du rattrapage selon la FFB

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Avec un retour aux niveaux de 2019, la Fédération française du bâtiment entrevoit une année 2022 dans la continuité du rebond de 2021. Le marché sera porté par la maison individuelle neuve et par l’entretien-amélioration de biens anciens, notamment grâce à l’effet MaPrimeRénov. Enfin tout cela si la crise des matériaux ne se poursuit pas et si les difficultés de recrutement s’amenuisent…

La crise du Covid et tous ses soubresauts (redémarrage de l’économie rapide en Asie et en Amérique qui entraînent des pénuries et difficultés d’approvisionnement) n’en finit pas d’avoir de l’impact sur le monde du bâtiment. Si les chantiers ont rapidement repris en 2020 et si l’activité a rebondi en 2021, tout n’est pas encore revenu à la normale. Olivier Salleron s’est employé à le rappeler lors de la dernière conférence de presse de la Fédération française du bâtiment de l’année : « En volume, l’activité reste inférieure de 5 % par rapport à son niveau de 2019 (dernière année ‘normale’). Dans le détail, compte tenu des délais de production qui s’allongent, le logement neuf ressort à -5,8 % malgré une hausse des ouvertures de chantiers (+0,9 %) avec 390 000 unités ». Un certain raffermissement attribué au report de la RE2020 et à la prolongation des dispositifs existants (PTZ et Pinel).

Mais le collectif reste à la traîne avec des permis de construire en baisse de -2,7 % sur deux ans, un phénomène surtout marqué dans les zones tendues où ce recul atteint les -8 %. Pour le non-résidentiel aussi, le rebond constaté n’a pas compensé la chute de 2020 et les surfaces commencées restent à -11,6 %, largement en dessous de la moyenne de longue période. Si certains types de bâtiments restent demandés (industriels et stockage), les bâtiments publics administratifs, les locaux de commerce et les bureaux restent aux abonnés absents. Olivier Salleron poursuit : « Le marché de l’amélioration-entretien a progressé mais reste encore en-deçà du niveau de 2019 (-2,6 %). Mais il y a une belle dynamique grâce à MaPrimeRénov ». Ce secteur est également porté par le nombre très important de transactions dans l’immobilier ancien (1,2 million selon les notaires), ce qui permet d’espérer un regain des chantiers de réhabilitation en 2022.

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Poursuite du redressement de l’activité

Sur les perspectives justement, la FFB se montre prudente et parle de simple « rattrapage » pour revenir à une activité proche de celle d’avant la pandémie. Ainsi, pour les mises en chantier, la barre des 400 000 pourrait être franchie grâce à un stock très élevé de permis de construire pour des maisons individuelles (déposés avant que la RE2020 n’entre en vigueur). En rénovation, le marché pourrait également continuer de se ressaisir et afficher +2,7 % y compris avec des chantiers en non résidentiel portés par l’Etat qui s’est engagé à remettre à niveau son parc de bâtiments. Au global, l’activité de la construction devrait progresser de +4,3 % avec 25 000 nouveaux postes créés, en plus des 60 000 déjà comptés en 2021. Mais tout cela à plusieurs conditions : « Si les difficultés de recrutement s’amenuisent et si les efforts de formation perdurent ». D’ailleurs, l’écart important constaté entre niveau d’activité pas encore revenu à la normale et le nombre d’emplois en augmentation, s’explique facilement : « Il est lié à la perte de productivité et à la diminution du nombre de travailleurs détachés en lien avec la crise sanitaire », détaille le président de la FFB.

La fédération s’inquiète par ailleurs de la situation financière des entreprises avec l’explosion des coûts des matériaux et matériels qui pèse sur elles depuis le début de 2021. Les hausses constatées peuvent atteindre les +100 % pour le bois, +70 % pour l’acier et +62 % pour les PVC. « Un choc supplémentaire des prix de l’énergie vient s’y ajouter, sur les matériaux qui nécessitent du gaz ou de l’électricité pour être transformés, comme le ciment par exemple », dévoile le responsable. Même sur les matériaux minéraux de construction, les prix auraient gonflé de +5 à +15 %. Avec l’entrée en vigueur de la RE2020 et la mise en place progressive de la REP, la FFB se montre préoccupée du renchérissement des chantiers à venir. Le prix des logements pourrait augmenter de +3,5 à +7 % en 2022 selon l’évolution des cours énergétiques… « Nous travaillons avec les éco-organismes à estimer le prix du recyclage qui pourrait passer de 1-2 % à 5 %. Ce sera très efficace oui, mais plus cher. Et cela sera facturé », explique Olivier Salleron.

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Toute une liste de vœux

Pour y faire face, les professionnels formulent toute une liste de souhaits, dont le versement immédiat des créances de carry back (c’est-à-dire le report d’un éventuel déficit sur l’exercice excédentaire précédent avec le remboursement des trop perçus). La fédération demande également que le gouvernement traite la panne de la construction neuve en zone tendue par divers artifices (suivi contraignant des PLH, médiation auprès des préfets de région sur les refus/retraits de permis de construire, accélération du traitement judiciaire des contentieux) ainsi que la création d’un véritable « Pinel + » pour les logements qui respecteraient des critères extra-réglementaires. Enfin, pour compenser les effets de la RE2020, de la REP et de la politique de « Zéro artificialisation nette », la FFB opte pour un crédit d’impôt sur les annuités d’emprunt. Des vœux qui seront sans doute à nouveau formulés au début de 2022 auprès des différents candidats à l’élection présidentielle.

G.N.

Grégoire Noble
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