MaPrimeRénov’ 2022 : les volets et les stores bientôt intégrés ?

Stéphane Vigliandi
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Volet roulant

Une fois encore, le groupement Actibaie (re)monte au créneau pour rappeler que les équipements de protection solaire font partie des gestes « efficaces » de rénovation énergétique. Mais leur installation ou leur remplacement ne sont toujours pas éligibles au dispositif MaPrimeRénov’.

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Une « erreur » et une… injustice” ? L'an dernier, 650 000 aides ont été octroyées par l’État dans le cadre des travaux de rénovation énergétique des logements selon le dernier pointage de l’Anah. Si le remplacement de fenêtres est pris en charge par MaPrimeRénov’, les stores et volets demeurent pour l’instant les grands oubliés du dispositif d’aide gouvernementale. Le groupement Actibaie – rattaché à la FFB et représentant la filière des portes, portails, volets et stores – le déplore toujours et encore depuis de nombreux mois. Et le lancement de la plateforme France Rénov le 12 janvier dernier n’y a rien fait. Pour le syndicat professionnel, c’est une fois encore un rendez-vous manqué.

Si des protections solaires étaient installées dans 75 % des fenêtres des bâtiments rénovés, les économies d'énergie et la réduction des émissions de carbone atteindraient jusqu’à 19 % par an.

Arguant que les protections solaires améliorent « efficacement et durablement le confort d’été en limitant le recours à la climatisation* » qui, d’après une récente étude de l’Ademe, représentent aujourd’hui « près de 5 % des émissions d’équivalent CO2 du secteur du bâtiment », le syndicat professionnel rappelle que les stores et volets abaissent la température « de 5°C, voire plus » s’ils sont pilotés automatiquement.

Dans un communiqué diffusé par Actibaie début février, son délégué général, Hervé Lamy, avertit : « Les objectifs ambitieux fixés par l’État en matière de rénovation globale ne pourront être atteints que si les gestes liés au confort d’été sont intégrés dans le dispositif d’aide ». Et d’argumenter : « Quand on pense économie d’énergie, on associe souvent la consommation d’énergie au chauffage. Or avec le réchauffement climatique, il faut aussi prendre en compte la hausse des températures des périodes estivales. Sans ces solutions, les Français auront recours à la climatisation ».

* Selon l’Ademe, 25 % des ménages français seraient équipés d'installations de climatisation.
 

« Les protections solaires automatisées peuvent économiser jusqu’à 60% de l’énergie utilisée pour le refroidissement et peuvent éviter jusqu’à 100 Mt d’émissions cumulées de CO2eq d’ici 2050 », selon l’étude d’ES-SO diffusée en décembre 2021.

En décembre dernier pourtant, le syndicat européen de la protection solaire ES-SO revenait à la charge. Avec, à la clé, des arguments chiffrés pour démontrer que « la protection solaire [notamment lorsqu’elle est automatisée] est une solution clé pour atteindre les objectifs de décarbonation du parc immobilier européen en 2050 ».

Son étude réalisée par l’institut nord-américain Guidehouse souligne entre autres que l’installation de ces équipements permettrait d’« économiser 14,6 milliards d’euros par an en coûts d’investissement et en consommation d’énergie pour le refroidissement des locaux en 2050 ». En outre, ES-SO demande à Bruxelles que les protections solaires soient « mieux reconnues » dans la Directive sur la performance énergétique des bâtiments en cours de révision.

Alors que les candidats à l’élection présidentielle sont auditionnés depuis quelques semaines par les instances représentatives du BTP, la revendication d’Actibaie sera-t-elle – enfin – entendue ? Dans les Dom-Tom, en Allemagne ou en Italie par exemple, « ces gestes de rénovations sont déjà subventionnables », rappelle pourtant le groupement qui, actuellement, est toujours en discussion avec les pouvoirs publics. Entre les tensions liées à la crise sanitaire, la mise en pratique de la RE 2020 ou encore l'entrée en vigueur progressive de la REP Bâtiment, cette revendication portée par toute la filière de la baie sera certainement au programme du prochain ActiDay qui se tiendra à Paris le 31 mars prochain.

Stéphane Vigliandi
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