Le marché des matériaux sauve ses volumes

L’activité des matériaux aurait décroché par rapport à janvier mais aussi au regard de l’an passé, selon les résultats publiés par l’Unicem* pour le mois de février. Toutefois, nuance le syndicat dans son dernier bulletin de conjoncture, cette évolution est à relativiser en raison d’une base de comparaison élevée.

Du côté du BPE, les livraisons se sont contractées de -6,5 % par rapport à janvier et de - 6,2 % sur un an mais sont supérieures de 2 % à la production moyenne d’un mois de mars sur ces vingt dernières années. En dépit d’un bon mois de janvier là aussi, l’activité sur le dernier trimestre a reculé par rapport à septembre-novembre (- 2,2 %) mais aussi, bien sûr, par rapport à la même période de l’an passé (- 1,7%). En cumul sur deux mois, la production de BPE s’inscrit en repli de - 4,2 % sur un an et de - 9,9 % en cumul sur douze mois. Pour l’Unicem l’analyse est simple Les matériaux sont encore soutenus par un contexte conjoncturel porteur dans le Bâtiment où le stock des chantiers de gros oeuvre est maintenu par des retards et délais de réalisation allongés. Problème : l’effet rattrapage va s’effacer et la demande en matériaux reste tributaire du rythme d’exécution et de renouvellement des carnets.

Béton : de - 2 % à + 2 % en 2021

Autres freins désignés par le syndicat, les blocages politiques et réglementaires, notamment les nouvelles politiques de lutte contre l’artificialisation des sols. A cela s’ajoutent désormais les nouvelles règlementations constructives (RE2020) et les tensions actuelles sur les prix des matériaux (acier, plastiques, métaux non ferreux, bois d’oeuvre…). Une actualité qui permet à l’Unicem de plaider la cause de ses matériaux comme solution constructive car explique-t-elle « le béton, disponible immédiatement, produit localement et peu soumis aux tensions du marché international, répond ainsi aux exigences de maitrise des délais d’approvisionnement et des coûts de construction, facteurs clés de l’accès au logement ».

Autant d’éléments de contexte qui rendent très difficile l’exercice de prévisions. L’Unicem s’y essaie pourtant : « côté BPE, alimentées par les carnets du bâtiment au moins jusqu’à l’été, elle pourraient varier de - 2 % à + 2 % selon les délais d’exécution et le rythme d’épuisement du stock des permis. Côté granulats, l’évolution de l’activité dépendra, de celle du BPE certes, mais aussi du timing des nouveaux chantiers de TP et du Plan de Relance et varierait entre 0 et + 4 %, avec une seconde partie de l’année mieux orientée.» MLB

*Unicem : Union Nationale des Industries de carrières et matériaux de construction