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Recrutements : quels sont les métiers du BTP les plus en tension  ?

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Maçons, conducteurs d’engins, couvreurs, grutiers, serruriers-métalliers… peu importe le métier, les difficultés de recrutement de personnels qualifiés sont là. L’Observatoire des Métiers du BTP livre une étude sur la tension du marché de l’emploi qui révèle quelques chiffres intéressants : 7 entreprises sur 10 anticipent un obstacle au recrutement. Comment expliquer ce phénomène, et surtout, comment résoudre cette épineuse question ?

Il y a seulement 6 ans, moins d’une entreprise sur deux craignait de rencontrer des difficultés dans son processus de recrutement. Aujourd’hui, ce sentiment a explosé et gagné +23 points pour toucher près de 7 entreprises 10 ! Et tous les métiers du secteur de la construction sont concernés. L’Observatoire des métiers du BTP, qui a réalisé une enquête sur le sujet, explique : « Les conducteurs d’engins, les maçons ainsi que l’ensemble des ouvriers non qualifiés ont connu une nette augmentation des tensions depuis 2015 ». Ces métiers, qui n’étaient que modérément recherchés en 2015, sont aujourd’hui aussi difficiles à dénicher que d’autres profils qui l’ont toujours été (couvreurs, ingénieurs, tailleurs de pierre). Certains régions françaises sont plus touchées que d’autres : la Bretagne et les Pays de la Loire sont encore plus sujettes à ces problèmes, les zones moins tendues étant la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Île-de-France. Pourtant, cette dernière connaît une activité très forte liée aux chantiers du Grand Paris et aux Jeux Olympiques d'été : « Il y a 9 100 personnes par an à recruter jusqu’en 2024 dans le bâtiment francilien », note l’étude.

En période post-Covid, le phénomène de tension s’est sans doute aggravé avec une reprise rapide des recrutements en Pays de la Loire et PACA pour quelques métiers, et en Bourgogne-Franche Comté et Normandie pour l’ensemble des profils. « Les tensions pourraient même s’accentuer ces 5 prochaines années sur certains métiers : couvreurs, grutiers, maçons, étancheurs, soliers moquettistes, serruriers, charpentiers ». Selon l’Observatoire, les difficultés d’embauche seraient un peu moins marquées pour les peintres, menuisiers et installateurs d’équipements thermiques ou climatiques. « Les métiers de la fibre optique présentent également de fortes tensions », souligne le rapport. Selon Constructys qui y est cité, pas moins de 19 250 postes dans cette seule branche seront à pourvoir en 2022 !

Quels leviers de recrutement activer ?

Comment expliquer cette situation où les entrepreneurs ne parviennent pas à trouver de nouveaux salariés ? Tout d’abord, par le manque de personnes formées à proximité. En effet, de nombreux parcours de formation sont inachevés dans le BTP (27 % des cas, soit deux fois plus que dans les autres secteurs, et 33 % de rupture des contrats d’apprentissage). Les chefs d’entreprises mettent également en avant le manque d’expérience des candidats, leurs exigences trop élevées au regard de leurs compétences et le déficit d’attractivité des métiers. Car il est vrai que moins de la moitié des jeunes formés – 44 % exactement – restent finalement dans le secteur… L’Observatoire des métiers du BTP note que le recours à l’apprentissage reste la méthode la plus usitée pour parvenir à recruter. Les dirigeants se montrent également prêts à baisser le niveau d’expérience ou de qualification demandé, ou à augmenter le salaire proposé. La méconnaissance des activités réelles, des besoins et des opportunités, est une autre cause possible de ce désamour. Ce qui ne manque pas d’exacerber la concurrence des entreprises entre elles voire avec celles d’autres secteurs pour s’arracher les quelques profils intéressants.

Mais où rencontrer et contacter d’éventuels candidats ? Pour les chefs d’entreprise c’est simple : le réseau des relations professionnelles ou personnelles est sollicité dans presque 80 % des cas. Les plateformes de mise en relation entre demandeurs d’emploi et sociétés (Pôle Emploi, Apec) sont utilisées par la moitié des dirigeants, tandis que les services d’annonces le sont par 40 % d’entre eux. Les réseaux sociaux montent en puissance puisque leur usage à des fins de recherche/offre d’emploi intéresse désormais le tiers des recruteurs. En revanche, les salons ne font plus recette (Covid oblige) puisque seuls 4 % des personnes interrogées déclarent y aller pour dénicher des talents…

G.N.

Le top 15 des métiers les plus en tension :

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1er – Serrurier-métallier
2
e – Plâtrier-plaquiste
3
e – Couvreur
4e – Encadrement (chef d’atelier, chef d’équipe, chef de chantier)
5e – Maçon
6e – Installateur d’équipements thermiques/climatiques
7e – Charpentier
8e – Fonctions étude (ingénierie)
9e – Menuisier
10e – Plombier
11e – Peintre
12e – Solier-moquettiste
13e – Carreleur
14e – Electricien
15e – Conducteur d’engin

Grégoire Noble
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