Stop ou encore sur les chantiers ?

Marie Laure Barriera
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Guide OPPBTP, réouverture progressive des distributeurs, déconfinement au 11 mai : trois ingrédients qui pourraient faciliter la reprise des chantiers. Du moins pour les artisans et principalement, dans un premier temps sur le segment de la rénovation.

Après un bras de fer avec le ministère du Travail lors de la première semaine de confinement, les organisations professionnelles du Bâtiment ont obtenu gain de cause. En jeu ? La possibilité reconnue par les pouvoirs publics d’arrêter les chantiers lorsque les conditions sanitaires n’étaient pas réunies. Et surtout la possibilité d’avoir alors recours au chômage partiel et aux aides de l’État.

Il fallait donc, pour tenir cette position, un nouveau “mode d’emploi” des précautions sanitaires. C’est désormais chose faite. Baptisé “Guide de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités de la construction en période d’épidémie de coronavirus Covid-1 9”, il est mis à disposition en téléchargement sur le site de l’OPPBTP, et régulièrement remis à jours pour s'adapter à l'évolution de la situation.

Des consignes strictes
Les fédérations se sont engagées à le relayer. La question à présent, qui se pose encore : les entreprises vont-elles pour autant retrouver massivement le chemin du travail… ? Car, d’emblée, le guide précise bien que « les entreprises doivent respecter strictement les préconisations de ce guide pendant toute la période de confinement décidée par les autorités, et à défaut de pouvoir le faire, stopper leur activité sur les travaux concernés ».

Dans les premières vagues de leurs enquêtes respectives , la Capeb, comme la FFB, notait plusieurs motifs d’arrêts de chantiers : principalement le manque de masques et de gel hydro-alcoolique , les difficultés d’accès aux produits ou fournitures nécessaires au chantier, les décisions du maître d’ouvrage ou de l’entreprise principale, mais aussi – assez souvent – la décision du chef d’entreprise lui-même suite à l’ordre de confinement. Au fil des semaines, la situation a montré que selon la typologie des entreprises, les corps d’état et le type de clients, la situation s'avérait differente.

Le retour du particulier prescripteur ?
A priori plus simples à traiter, les chantiers de rénovation chez les particuliers nécessitent plusieurs adaptations : « S’assurer au préalable que le client accepte les conditions générales d’intervention et, en particulier, les conditions spécifiques d’hygiène et de règles sanitaires (capacité à respecter les gestes barrières, distance minimale de 1 m avec toute personne, accès à un point d’eau pour le lavage des mains, accès aux installations d’hygiène) », détaille le guide. Il faut aussi « prévoir de jeter dans un sac fermé tous les consommables utilisés et souillés. Celui-ci devra être emporter en fin de journée et en fin d’intervention ».
Ce que l’on peut présupposer, c’est que le guide, seul, ne changera pas réellement la donne. Les entreprises qui pouvaient déjà poursuivre, continueront à le faire, tant qu’elles auront de la demande et l’accès aux fournitures et matériaux. Sur certains segments tels que le carrelage, la menuiserie, le sanitaire, les particuliers prescripteurs, faute de pouvoir exercer leur choix avaient également freiné leurs projets. En ce sens, la reprise des négoces, avec la poursuite du drive mais surtout la réouverture des agences et show-room même aux particuliers devrait faciliter la tâche des artisans.

Marie Laure Barriera
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