Poujoulat s'appuiera sur le bois énergie et la réno' pour se hisser à 600 M€
L’exercice clôt fin mars a été exceptionnel pour Poujoulat, avec un CA qui est passé de 300 à 400 M€ (+33 %). Pour compenser la chute du marché de la construction neuve, l’entreprise s’appuiera davantage sur les activités de rénovation (notamment en copro) et sur le bois énergie. Frédéric Coirier, son dirigeant, dévoile ses idées.
Le groupe Poujoulat est en pleine réussite. Son chiffre d’affaires 2022-2023 (en exercice décalé au 1er avril) a fortement progressé, gagnant 100 M€ en un an, pour franchir la barre des 400 M€ ! Un CA réparti à 60 % entre les conduits de cheminée (activité historique) et les produits design en acier et 40 % pour le bois énergie (marques Woodstock et Crépito). Des résultats qui dépassent les prévisions initiales et qui démontrent l’excellente santé du groupe, qui a été capable d’investir 75 M€ entre 2021 et 2023 (dont 60 M€ en France) pour augmenter ses capacités de production et créer de nouveaux sites.
Le bois énergie a ainsi bénéficié des capacités d’une unité flambant neuve, en Haute-Saône, Bois Factory 70, hautement automatisée. Poujoulat produit en tout 380 000 tonnes de granulés et 35 000 stères de bûches. « Cette activité a été doublée en 3 ans », précise Frédéric Coirier, à la tête de l’entreprise depuis plus de 20 ans. Toutefois, « l’exercice 2023-2024 marquera [le] retour à une consommation normale, répondant à la saisonnalité de nos métiers ». Le premier semestre de l’année a en effet montré une croissance plus raisonnable, à +4 %, en raison de la crise du logement neuf (dont les effets ne se feront pleinement sentir qu’en 2024) et d’un retour à la normale des prix. Ce qui fait dire au dirigeant que « 2023 sera une année de transition pour Poujoulat, qui poursuivra son plan d’investissements » et mènera éventuellement des opérations de croissance externe.
Passer de 300 M€ en 2022 à 600 M€ en 2027, est-ce réalisable ?
Concernant l’activité de conduits de cheminée, Poujoulat précise être finalement peu exposé à la chute du marché neuf et réaliser 85 % de son activité en rénovation où les besoins sont très importants. La société revendique ainsi 50 % du marché français et 20 % du marché européen, soit plus de 20 000 clients et un large réseau de partenaires. La rénovation, pour l’entreprise, consiste à proposer des solutions techniques permettant d’installer des technologies récentes dans les appartements (ballons thermodynamiques, chaudières à condensation, cogénération), afin de décarboner le bâti ancien. Poujoulat estime que le parc de chaudières à gaz à remplacer est de 6 millions de machines, ce qui permettrait de diminuer de 25 à 30 % les consommations liées au bâtiment. « Cette modernisation des chaudières au gaz se ferait en attendant de développer les EnR électriques et le biogaz », ajoute, sûr de lui, Frédéric Coirier, qui est également vice-président du Syndicat des énergies renouvelables. Dès lors, son ambition d’atteindre les 600 M€ lors de l’exercice 2026-2027 n’apparaît pas hors de portée.