Comment Villeroy & Boch compte dynamiser la reprise

Jérémy Becam
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En activité réduite depuis plusieurs semaines en raison du confinement, Villeroy & Boch anticipe la reprise du secteur. Pour Zepros, Valentin Ziraldo, président de Villeroy & Boch France, revient sur la stratégie de l’entreprise pour assurer la relance de l’activité. Le fabricant compte notamment s’appuyer sur le consommateur final.

Zepros : Comment s’est adapté Villeroy & Boch France pour faire face à cette crise sanitaire ?

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Valentin Ziraldo : "En 35 ans de carrière dans le monde du sanitaire, j’ai connu deux crises majeures : celle de 2008 et celle-ci. Les deux sont totalement différentes. Aujourd’hui nous devons stopper l’activité et prendre soin de l’ensemble de nos collaborateurs. Du côté de Villeroy & Boch France, nous avons anticipé le confinement grâce aux fabricants italiens de notre secteur. Dès l’apparition du virus en Italie, nous avons demandé à nos usines de passer en mode accéléré afin d’avoir des stocks nécessaires pour tenir au moins trois mois. Aujourd’hui, nous avons une production extrêmement ralentie sur notre usine d’Agen. Concernant nos autres usines dans le monde, elles fonctionnent entre 70 et 100%. Au niveau de notre production, nous sommes prêts pour la reprise. Pour la partie organisation, nous sommes passés, selon les cas, en chômage technique ou en chômage partiel. En France, 50% de notre effectif est actuellement en chômage partiel. Nous avons maintenu l’activité autour de notre centre d’appels, de notre SAV et de notre service marketing pour préparer la reprise. Pour le service commercial, nous avons maintenu 20% des équipes avec un monitoring des appels.

Zepros : Comment vous organisez-vous avec vos distributeurs ?

V.Z : Nous pouvons considérer que nos partenaires négociants ont perdu environ 70% de leur activité depuis le début du confinement. Nous continuons de travailler avec eux en nous adaptant à leurs besoins c’est-à-dire en gérant la taille de nos livraisons. Nous travaillons surtout avec eux pour l’élaboration d’un plan de relance après le confinement. Nous ne pourrons pas compenser les pertes financières dues à cette crise sanitaire mais il faut réussir à insuffler une dynamique pour aider la reprise

Zepros : Comment comptez-vous dynamiser votre reprise ?

V.Z : Il y a deux aspects à prendre en compte. Premièrement nous devons nous intéresser à la situation financière de nos clients. Nous allons analyser chaque cas pour savoir comment alléger la charge financière de nos partenaires. Les demandes autour de ces questions ne sont pas encore là mais elles arriveront. Nous devrons répondre présents, dans la mesure du possible. Le deuxième aspect se situe au niveau commercial avec des actions vers le consommateur final. Il faudra lui donner envie d’investir dans sa salle de bains et dans nos produits plus particulièrement. Nous devons assurer la disponibilité de nos produits pour les installateurs, l’augmentation du trafic dans nos showrooms et la visibilité de notre marque. Il faut garantir une continuité de l’activité plutôt que de miser sur des actions promotionnelles sur du court terme.

Zepros : Au niveau de vos produits, des lancements ont-ils été repoussés ?

V.Z : La plupart de nos nouveaux produits seront lancés l’année prochaine pour le salon ISH à Francfort. Nous travaillons déjà au lancement de ces derniers même si nous avons encore du temps. Au niveau local, nous avions une action en cours avec le « Planeo Tour » prévu pour les mois de mai et juin en France. C’est un roadshow organisé en partenariat avec nos partenaires distributeurs. L’objectif était d’inviter des installateurs à découvrir notre produit Planeo avec des activités autour de cette innovation le temps d’une matinée. Il devrait avoir lieu à l’automne prochain.

Zepros : Quel impact va avoir cette crise sur Villeroy & Boch France ?

V.Z : L’impact va être significatif pour nous comme pour l’ensemble du secteur. L’avantage que nous avons, c’est que la France ne représente que 10% de l’activité de notre groupe. Le risque va donc être dilué. Il ne faut pas s’attendre à une reprise forte. Nous allons être confronté à la frilosité du consommateur final pour se rendre dans un showroom et pour activer un projet de salle de bains. Jusqu’au mois de juillet-août, l’activité va reprendre petit à petit tout comme la confiance de nos clients. La partie chantier sera plus active car il va y avoir de nombreux travaux à finir et chacun aura à cœur de le faire rapidement.

Jérémy Becam
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