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Hellio, Effy : les grandes manœuvres

Grégoire Noble
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[Zepros Energie] Les deux groupes spécialisés dans la rénovation énergétique affichent d’importante ambitions pour 2021. Hellio et Effy entendent fournir davantage d’outils aux professionnels afin de mener les chantiers sur le terrain en apportant toujours plus de qualité aux interventions. Mais les stratégies diffèrent légèrement sur la façon d’y parvenir. Comparaison.

La rénovation thermique sera l’enjeu primordial pour parvenir à réduire l’empreinte carbone de la France, bien plus que la construction neuve, puisqu’en 2050, au moment où le pays devra parvenir à la neutralité, 70 % du parc sera constitué de bâtiments datant… d’avant 2012. Deux acteurs l’ont parfaitement compris, Hellio et Effy, qui dépassent chacun les 200 M€ de chiffre d’affaires, sont fermement engagés dans les travaux d’efficacité énergétique. Pierre Maillard, le directeur général d’Hellio, explique : « Le secteur est en plein essor, la rénovation énergétique est au cœur du plan de relance ». En 2020, malgré la crise du Covid, les deux groupes se sont consolidés. Hellio a vu ses effectifs croître de +30 % pour assurer son développement et faire face à une augmentation de +50 % des demandes d’audits énergétiques. L’ambition de la marque : « Permettre au plus grand nombre de maîtriser leurs consommations », en se positionnant comme un acteur indépendant, expert de ces sujets, sur tous les maillons de la chaîne de valeur. C’est-à-dire depuis les études de terrain jusqu’à la réalisation des travaux d’isolation des combles, des planchers et l’installation de chaudières ou de calorifugeage des réseaux. Les 12 000 partenaires d'Hellio réalisent ainsi 1 chantier sur 20 en France (collectivités, particuliers).

Isolation des parois opaques et remplacement des chaudières...

Pour Effy, le constat est le même. Frédéric Utzmann, le fondateur, déclare : « Les travaux de rénovation énergétique sont complexes, les aides floues… Effy souhaite accompagner les particuliers, avec pédagogie, en identifiant les porteurs de projets jusqu’au bout, en travaillant avec des entreprises locales référencées ». Avec des rénovations énergétiques au cœur des préoccupations des Français et un emploi dans le BTP plutôt préservé en 2020, le groupe a mis l’accent sur sa transformation numérique en investissant lourdement pour rénover son site Internet (4 M€) et pour modifier son « stack » technique pour intégrer l’open data et développer des outils pour ses propres équipes ainsi qu’une application mobile pour ses partenaires professionnels (10 M€). À la clef : 20 millions de visites et 700 000 demandes d’information de la part des ménages. Et de nombreux chantiers réalisés l’an passé, principalement d’isolation des combles perdus (36 % du CA), d’isolation des sols et planchers (20 %) ou d’installation de pompe à chaleur (16 %). Mais Effy ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et va venir chasser sur les terres d’Hellio. En effet, en 2021, vont venir s’ajouter trois nouvelles catégories de travaux, pour doubler le catalogue actuel : pose de panneaux solaires pour de l’autoconsommation, installation de chaudières gaz THPE et travaux d’isolation thermique par l’extérieur (ITE). Pour y parvenir, Effy va renforcer son réseau de partenaires, qui compte 2 000 professionnels pour l’heure, en le multipliant par deux. Afin de les accompagner, le groupe lancera au cours de l’année un nouveau service pour faciliter les démarches des artisans grâce à une gestion dématérialisée de toutes les primes (MaPrimeRénov’, CEE). Autre nouveauté : l’intégration des outils de financement du reste à charge en facilitant le recours au crédit bancaire, Effy se chargeant d’avancer les aides pour les réduire du devis. « Nos travaux sont à qualité garantie, prix ferme et transparent », souligne Frédérique Utzmann.

Chez Hellio, 50 000 visites techniques seront offertes aux particuliers en 2021, pour les aider à choisir une solution de chauffage adaptée et bien dimensionnée, afin d’éviter des surconsommations et des problèmes ultérieurs de SAV technique. La cible : les ménages précaires et très précaires afin qu’ils puissent bénéficier des aides. « Nous apportons un volume supplémentaire d’affaire aux entreprises partenaires, sans concurrence, ni chevauchement », assure la société. Pour le collectif, elle prévoit d’avancer sur les rénovations globales de copropriétés avec des engagements réels sur les économies d’énergie. Elle accompagnera également les collectivités locales sur l’application du décret tertiaire et renforcera son offre à destination des industriels, notamment pour les sites soumis aux quotas de carbone. Du côté des négoces, 400 formations seront dispensées cette année, sur le terrain, afin que les négociants puissent répondre aux nombreuses questions des artisans et entrepreneurs au sein d’un guichet unique clairement identifié. Hellio effectuera également de la délégation de gestion administrative pour ses partenaires en vérifiant l’éligibilité des chantiers aux aides et en suivant les évolutions réglementaires.

Des aides ouvertes à tous les ménages

Du côté d’Effy, Frédéric Utzmann annonce également des « combats à mener » en 2021 : « Faire des contrôles pour combattre les fraudeurs, pérenniser les aides, sécuriser leur distribution en encadrant le rôle des intermédiaires et assurer leur traçabilité par un lien direct entre les financeurs et les bénéficiaires ». Les deux groupes devraient donc se retrouver sur un immense marché qui prévoit, cette année encore, plus de 500 000 rénovations. Car, depuis le 1er janvier, le CITE a été remplacé par MaPrimeRénov’ pour l’ensemble des ménages et copropriétés, sans conditions de ressources. Des nouveautés sont apparues, comme le bonus pour la sortie du statut de passoire thermique (logements énergivores classés « F » ou « G » dans le DPE) et celui pour l’atteinte des étiquettes les plus élevées (« A » ou « B ») ainsi qu’une incitation pour les ménages les plus aisés à lancer des rénovations globales écologiquement ambitieuses (>55 % de gains énergétiques).

G.N.

Grégoire Noble
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