M-R.Jean (Siamp) : « Les relations avec nos distributeurs vont certainement se tendre »

S’il est encore difficile de se projeter sur l’après-confinement, Marc-Robert Jean, Directeur commercial et marketing pour Siamp, estime que toutes les parties vont devoir s’entraider pour assurer la reprise. Pour le représentant du fabricant de WC suspendus, mécanismes de chasse d'eau et abattants de toilettes, la principale préoccupation est de savoir comment va redémarrer le secteur.

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Marc-Robert Jean : Le mois de mars a été impacté de façon admissible. Nous avons connu une réduction très sensible de notre chiffre d’affaires sur les deux dernières semaines de mars mais cela a été presque compensé par le bon début du mois. Le gros impact, pour nous, a été la fermeture des GSB dès le début du confinement contrairement à la distribution professionnelle qui continue de fonctionner. Concernant le mois d’avril, l’impact est bien plus important. Notre chiffre d’affaires va tourner autour des 20% de ce que nous réalisons en temps normal. Nous avons maintenu notre logistique à 100% et nous sommes capables de livrer l’ensemble de nos produits. Concernant la production, nous étudions chaque cas si nous n’avons pas les produits demandés en stock. Concernant les matières premières, nous ne sommes pas impactés pour l’instant. Nous avions anticipé ce confinement grâce aux avertissements de nos collègues italiens. D’autres industriels ont en revanche été obligés d’arrêter leurs usines car ils n’avaient plus de composants.

M-R.J : Aujourd’hui les livraisons sont très dures à réaliser. Le peu de livraisons que nous effectuons, elles sont compliquées à mettre en place. Premièrement pour trouver des transporteurs et ensuite pour trouver un distributeur ouvert le jour de la livraison de nos produits. Il peut arriver qu’un distributeur soit fermé à cause d’un risque sanitaire, d’un cas déclaré dans la journée ou un problème technique. Il y a des aléas liés à la distribution. Pour l’instant nous ne nous projetons pas vraiment au-delà d’avril.

M-R.J : La question est de savoir comment va reprendre l’activité. Le préjudice créé par cette crise sanitaire va durer sur plusieurs mois. Le pouvoir d’achat de nos clients finaux va certainement être revu à la baisse et certaines entreprises d’installation vont peut-être avoir du mal à sortir de cette crise. Il y a un vrai flou pour le reste de l’année. Il y a également un impact sur la relation avec nos distributeurs. Ils vont être en première ligne à cause des difficultés de trésorerie. En effet, les négociants vont se retrouver avec des impayés dus à l’arrêt de l’activité des installateurs. Les relations vont certainement se tendre. Avec les distributeurs, la relation est à deux niveaux : tout d’abord au niveau des souhaits d’aménagement de trésorerie. Malheureusement nous sommes confrontés aux mêmes problèmes. Ce n’est pas aux fournisseurs d’assumer cette responsabilité mais au gouvernement et aux banques, comme l’ont annoncé les pouvoirs publics. Il y a quand même beaucoup de discussions sur ce sujet et nous essayons de nous adapter le mieux possible. De l’autre côté, nous échangeons avec eux pour optimiser les livraisons de nos produits.

M-R.J : Avant le confinement, nous devions déployer des nouveaux outils merchandising dans les linéaires chez nos distributeurs professionnels autour de nos produits d’équipements de chasse d’eau. Ils devraient être lancés dans les prochains mois. Nous discutons avec nos partenaires d’opérations à mettre en place pour accompagner la reprise de l’activité mais pour l’instant rien n’est prévu. Notre principale préoccupation est d’estimer le volume de la reprise pour servir le mieux possible les chantiers et nos clients.