Retards au diagnostic
Force est de constater que les outils manquent encore pour suivre la qualité de l’air dans les espaces publics, les logements et les bâtiments privés. C’est que le temps nécessaire aux études et à la mise en place des outils paraît long au regard des enjeux. Citons cependant à l’actif de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI, créé en 2001 par les pouvoirs publics), la campagne de mesure de la QAI* et du confort menée de 2013 à 2017 dans 301 écoles, dont les premiers résultats ont été livrés en juin dernier. Le 3e Plan National Santé Environnement (PNSE) est à l’origine d’un “Plan d’actions sur la qualité de l’air intérieur” engagé en 2013 parles ministères de l’Environnement et de la Santé, avec des résultats qui se concrétisent peu à peu. Le 4e PNSE, bientôt dévoilé, positionnera-t-il la QAI comme un enjeu majeur pour la période 2020-2024 ? Les politiques ne sont pas bavards sur le sujet… Depuis 2015, une Journée nationale de la qualité de l’air (extérieur et intérieur)informe tout de même le public, et des Assises de la qualité de l’air explorent de nouvelles pistes chaque année. En septembre 2018, lors de la 4e édition, la députée de l’Isère, Marjolaine Meynier-Millefert, a rappelé que la QAI était un enjeu fort du Plan de rénovation énergétique de l’habitat dont elle est co-animatrice. Pour elle, l’amélioration de la ventilation des logements doit aller de pair avec leur rénovation énergétique. En effet, améliorer l’isolation et l’étanchéité à l’air des bâtiments « fuyards » limite du même coup leur ventilation naturelle. « Pas de rénovation sans ventilation », devrait être le slogan des installateurs. Nous n’en sommes pas encore là, mais avec la montée en compétence des entreprises, ça pourrait ne plus tarder.
● Dossier réalisé par E. Jeanson
* 64 polluants recherchés dans l’air et 53 dans la poussière au sol.