
Comment IA et blockchain peuvent sécuriser la rénovation énergétique

Enedger lance une solution française alliant intelligence artificielle et blockchain pour sécuriser les aides publiques et restaurer la confiance, alors que les fraudes massives impactent le marché. Un projet technologique et collectif, qui entend rassembler l’écosystème.
La rénovation énergétique s’impose comme un pilier de la transition écologique, mais le marché fait face à l‘essor de fraudes organisées. Usurpations d’identités, faux diagnostics, chantiers fictifs ou devis falsifiés : ces pratiques ont conduit l’État à suspendre jusqu’au 15 septembre le dispositif MaPrimeRénov’ pour les rénovations d’ampleur.
Face à cet enjeu devenu systémique, la fintech française Enedger dévoile une solution inédite alliant intelligence artificielle et blockchain, baptisée Enerblock.
« Grâce à la plateforme unique développée par Enedger, chaque opération est tracée, vérifiée et sécurisée de bout en bout. Il s’agit aujourd’hui de la première et seule solution disponible dont la technologie sous-jacente, Ocode, associée au partenariat avec l’Imprimerie Nationale, a déjà fait ses preuves. Enerblock constitue une réponse concrète à cette priorité nationale qu’est la rénovation énergétique (...) », Guillaume Loizeaud, président cofondateur d’Enedger
Plus de 180 contrôles automatisés par IA
L’ambition d’Enerblock va au-delà d’une simple solution technique : il s’agit de bâtir une infrastructure de confiance, collective et souveraine, fédérant l’ensemble des acteurs – pouvoirs publics, collectivités, entreprises du bâtiment, artisans, banques, organismes certificateurs – autour d’une même plateforme sécurisée.
Mais l’enjeu dépasse la seule technologie. « Pour que cela fonctionne, il faut que le plus grand nombre d’acteurs l’utilise », insiste Guillaume Loizeaud.

Concrètement, Enerblock combine l’intelligence artificielle et la blockchain pour sécuriser chaque étape du processus.
L’IA réalise plus de 180 contrôles automatisés : vérification d’identités (KYC/KYB), certification des documents (devis, factures, attestations), preuve de l’existence réelle des chantiers via photos horodatées et géolocalisées.
La blockchain garantit, elle, l’intégrité de ces opérations, assurant une traçabilité infalsifiable de bout en bout, selon les standards de sécurité du secteur bancaire.
Cette technologie repose sur un partenariat avec Ocode, expert français de la traçabilité numérique, déjà connu pour son succès dans le programme public Coup de Pouce Vélo, et avec IN Groupe (ex-Imprimerie Nationale), qui assure la sécurisation et l’hébergement des données sensibles.
Simplicité, accessibilité et transparence
Enerblock a été conçue pour être accessible à toutes les structures, petites ou grandes. Selon ses concepteurs, la création de compte est rapide, et le dépôt des documents se fait facilement par e-mail, API ou via une application mobile.
Le modèle économique est volontairement transparent et équitable : un coût fixe de 15 € par chantier, sans commission sur les primes ni les travaux. Ce tarif inférieur à 1 % du montant moyen des projets, doit rendre la solution attractive, même pour les structures modestes.
En sécurisant les aides, Enerblock vise à fluidifier l’accès aux dispositifs publics, particulièrement pour les foyers les plus modestes, souvent pénalisés par la fraude. Au-delà de la protection des fonds publics, la solution contribue à soutenir l’activité locale et les entreprises engagées dans la rénovation énergétique, en limitant les effets pervers de la fraude.
« Nous devons rompre avec la défiance généralisée envers les dispositifs d’aide à la rénovation énergétique, qui soutiennent pourtant des centaines de milliers d’emplois. Mettre l’innovation au service de l’intérêt général, c’est restaurer la confiance. C’est précisément ce que propose Enerblock. » Gilles Berhault, directeur de la stratégie d’Enedger
Un accueil favorable de l’écosystème
De nombreuses organisations professionnelles ont déjà salué l’approche d’Enedger, à commencer par la FNAIM, la CAPEB, l’UNIS ou encore QUALIBAT, qui y voient un levier pour protéger les professionnels vertueux et simplifier les démarches des ménages.
Pour Loïc Cantin, président de la FNAIM, « la rénovation énergétique est à la croisée de l’urgence climatique, du pouvoir d’achat et de la justice sociale. Elle doit s’appuyer sur des pratiques irréprochables. »
Même conviction du côté de Danielle Dubrac, présidente de l’UNIS : « Restaurer la confiance dans MaPrimeRénov’ passe par l’innovation. L’intelligence artificielle et la blockchain sont des outils indispensables. »
Déjà opérationnelle, la solution entend rapidement devenir un standard incontournable pour sécuriser le financement des rénovations énergétiques en France, en conjuguant technologie, simplicité d’usage et gouvernance collective.
Les fraudes en chiffres
- MaPrimeRenov' en 2024 : 229 M€ de fraudes évitées soit 7 % des aides.
- 8 M€ de fraudes avérées.
- MaPrimeRenov' 2025 : 16 000 dossiers suspicieux sur les rénoavtions d'ampleur (source Ministère de l'Économie).
- CEE en 2024 : 236 M€ de fraudes évitées.
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