
Coédis vent debout contre le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque [MàJ]

[MISE À JOUR] L’Assemblée nationale a voté ce 19 juin un moratoire sur les nouveaux projets éoliens et solaires dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 2025-2030). Coédis qui représente les distributeurs d’équipements électriques et de sanitaire-chauffage dénonce un choix « sans fondement » et « néfaste » pour la filière.
« Halte au feu ! » Après la levée de boucliers qu’a suscitée la suspension du guichet MaPrimeRénov’ (hors monogestes et copropriété à l’issue du rétropédalage du gouvernement), Coédis remonte au créneau. Cette fois-ci, la fédération réagit au gel relatif aux projets de nouvelles installations photovoltaïques et éoliennes, terrestres et maritimes.
La demande de moratoire a été portée et votée par les députés de la Droite républicaine, du Rassemblement national et de l’UDR le 19 juin lors de l’examen en séance publique de la proposition de loi de programmation de l’énergie 2025-2030, le temps qu’une « étude objective et indépendante » définisse le meilleur mix énergétique pour mettre la France sur les rails de la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Cet amendement du député LR Jérôme Nury a été introduit dans la loi Gremillet débattue depuis la semaine dernière dans l’hémicycle du Palais-Bourbon. En outre, ce projet de loi sur la PPE a été renommé comme “portant programmation nationale Énergie et Climat pour les années 2025 à 2035”.
Coédis défend les intérêts de 400 entreprises adhérentes (soit plus de 4 000 points de vente) employant plus de 44 000 salariés pour un chiffre d’affaires annuel avoisinant les 15 Md€ (ventes).
« Licenciements d’ampleur » ?
Dans un communiqué publié vendredi dernier, Coédis dénonce une décision « sans fondement » et dont les effets pèsent « dès à présent très lourds sur les anticipations de marché ». La confédération présidée par José Prétot estime que « pour les acteurs engagés dans cette dynamique, c’est une catastrophe annoncée au regard des investissements consentis ».
Elle va même jusqu’à anticiper « un arrêt net, brutal et des licenciements d’ampleur » chez les distributeurs du second œuvre technique, notamment pour les spécialistes du photovoltaïque. Et d’appeler « le Parlement à la responsabilité en revenant sur ce vote néfaste ».
Appel à défendre « clairement » les EnR
Invitée ce dimanche 22 juin par nos confrères de l’émission Dimanche en politique, Agnès Pannier-Runacher a également fustigé le moratoire. « Ce qui est en jeu, c’est notre indépendance énergétique, notre indépendance industrielle et le pouvoir d’achat des Français », a réagi la ministre de la Transition écologique.
Quelques jours auparavant, le rapporteur du texte Antoine Armand (député de Haute-Savoie, groupe Renaissance) a qualifié le vote de « catastrophe économique et industrielle ». Pour Marc Ferracci, le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, il s’agit d’un choix « dévastateur ».
Dans un communiqué diffusé ce 23 juin, le Collectif pour les énergies territoriales qui réunit dix organisations*, a de son côté, parle d’« une irresponsabilité politique » et juge que « la loi Gremillet balaie les ambitions climatiques [de la France] et les emplois qui en découlent ».
Face à ce « rendez-vous manqué », elle invite « le gouvernement à défendre enfin clairement les énergies renouvelables et la lutte contre le réchauffement climatique ».
* Réseau Cler, Réseau Action Climat France, Énergie Partagée, Énercoop, EnergyCities, ESS France, Amorce, WWF, Greenpeace et France Nature Environnement.
Moratoire EnR : l’amendement retoqué par les députés
C’est la fin d’un psychodrame politique engagé le 19 juin dernier après que le Palais Bourbon a voté le projet de loi Gremillet : un texte préalable à la publication de la future version de la PPE et qui prévoyait entre autres un moratoire sur le développement de l’éolien et du photovoltaïque.
L’adoption de cet amendement a immédiatement suscité la colère du ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, et de toute une filière appelant à rejeter le texte. C’est désormais chose faite puisque les députés se sont exprimés sans ambiguïté ce mardi 24 juin : 337 votes contre le moratoire, 142 pour.
« En rejetant ce texte, les députés ont refusé de sacrifier notre souveraineté énergétique sur l’autel des postures idéologiques. Je m’en félicite », a indiqué Marc Ferracci sur X (ex-Twitter).
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