Y en a marre ! Les artisans du Bâtiment se mobilisent ce 17 décembre

, mis à jour le 17/12/2025 à 11h50
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Manifestation d'artisans.

La Capeb sonne la mobilisation générale ce 17 décembre avec le slogan “Y'en a marre. Les artisans méritent mieux”. Elle appelle les TPE et PME artisanales à se rendre devant leurs préfectures pour accrocher aux grilles leurs vœux de changement et pour déposer quelques déchets de chantier enrubanné… comme autant de cadeaux de Noël. Les trois doléances principales concernent MaPrimeRénov’, la gestion des déchets et une révision 

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Il y a bien longtemps que les artisans ne croient plus au Père Noël, mais en cette fin d'année leur sang ne fait qu'un tour. La fin de l’année approche. Et quasiment rien de positif ne se dessine à l’horizon. Leur principale confédération, la Capeb, sonne la charge.

Son président, Jean-Christophe Repon, déclare que « les arbitrages budgétaires et réglementaires qui conditionneront l’avenir des entreprises artisanales du Bâtiment se décident actuellement ».

Il ne faut pas tarder à se mobiliser. Ce mercredi 17 décembre 2025, les artisans mèneront des actions devant les préfectures de leur département respectif en y accrochant aux grilles leurs doléances tout en brandissant leur slogan : “Y' en a marre ! Les artisans méritent mieux”.

Trois demandes précises

1. Simplifier MaPrimeRénov’…

D’abord sur l’aide d’État qui reste importante aux yeux des artisans (lire encadré ci-dessous) Pour dynamiser le secteur. Mais le dispositif est « devenu chaotique, selon la Capeb. Les changements permanents se traduisent par une baisse d’activité, les retards de paiement multiplient les litiges et fragilisent les entreprises. À partir du 1er janvier [2026], l’isolation des murs et les chaudières biomasse seront exclues : une décision totalement contradictoire avec l’efficacité des travaux de rénovation énergétique, et catastrophique pour les artisans».

La confédération appelle donc « à la cohérence et à la simplicité ». À savoir : l’éligibilité de MaPrimeRénov’ aux travaux s’inscrivant dans un parcours « pertinent et efficace, propre à aboutir à une rénovation globale au terme de 4 ou 5 années ». Ce qui permettrait aux ménages de pourvoir suivre en termes de financement et d’organisation matérielle.

…et le label RGE

Par ailleurs, la Capeb verrait bien l’usine à gaz RGE (labelisation des artisans Reconnu garant de l’environnement) réformée « pour permettre l’accès du plus grand nombre d’entreprises [sur la base] de leurs compétences et non d’un dossier administratif bien trop complexe » et sélectif, sans pour autant garantir la qualité des travaux.

Étude Capeb/artisans : les principaux enseignements sur MaPrimRénov’

• 79 % des artisans estiment que MaPrimeRénov’ (MPR) est déterminante pour déclencher des travaux.

• 60 % indiquent que MPR représente jusqu’à 50 % de leur chiffre d’affaires.

• 62 % constatent une baisse d’activité depuis les derniers changements du dispositif.

• 51 % dénoncent une perte de temps massive liée à l’instabilité des règles.

• 46 % subissent des difficultés financières du fait des retards de paiement.

• 12 % rapportent une hausse des litiges avec les clients.

2. La REP qui rend fou

Tous les artisans du Bâtiment (et même les autres) connaissent la REP (responsabilité élargie des producteurs). Celle du Bâtiment porte sur pour les produits et matériaux de construction du Bâtiment (PMCB).

À l’origine, elle devait reposer sur un système fluide et gratuit. Le dispositif est devenu un système payant. La Capeb dénonce cette situation et réclame « un maillage renforcé ainsi que des règles et outils harmonisés sur l’ensemble du territoire ».

3. Mettre les micro-entreprises au ...régime !

Dernier cheval de bataille et non des moindres pour la Capeb : les micro entreprises et leur régime qui fleure bon la concurrence déloyale en raison d’une fiscalité sur la TVA qui leur est favorable (exonération jusqu’à 37 500 € pour les sociétés de services).

Quand les carnets de commande sont pleins, le dispositif énerve, mais sans plus. En revanche, lorsque la crise est là, cela devient insupportable pour les artisans ultra-chargés. La Capeb souhaite donc que ces régimes retrouvent « leur vocation initiale qui était de faciliter la création d’entreprise en permettant aux créateurs de commencer leur entrepreneuriat sans charges, ni contraintes administratives excessives pendant une période limitée ».

Pour y parvenir, les artisans du Bâtiment veulent « un abaissement du seuil de franchise en base de TVA à 25 000 € pour le secteur du Bâtiment, à limiter le statut de la micro-entreprise à deux ans ».

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