Des mesures pour relancer l’activité de l'artisanat du bâtiment
Depuis 2022, la croissance des entreprises du bâtiment ralentit et n'affiche plus que +0,5% au 1er trimestre 2023. La dynamique s’essouffle également dans les carnets de commandes. Pour inverser la tendance, la Capeb formule de nouveau quinze propositions.
Heureusement que les travaux de rénovation énergétique sont là ! Avec une activité en progression de +2 %, c’est elle qui maintien le chiffre d’affaires des petites et moyennes entreprises de la Capeb. Le croissance ralentit de plus en plus, notamment en raison de la construction neuve dont le volume d’activité a stagné au 1er trimestre de l’année. L’activité de simple « entretien-rénovation » se maintient (+0,5 %) mais les perspectives sont mal orientées.
En effet, les carnets de commandes qui étaient jusque là à des niveaux élevés, sont en baisse, à 87 jours de travail prévu (- 9). Et le moral des chefs d’entreprises suit la tendance : « Entre des coûts toujours élevés (hausse du SMIC, énergie, matières premières, matériaux et équipements), l’inflation qui comprime le pouvoir d’achat des ménages avec un impact direct sur la baisse des demandes de travaux pour les artisans, les entreprises ont un avis négatif sur l’évolution de leur activité pour les 6 prochains mois ». Le niveau de trésorerie s’est encore dégradé (-15 points) et les entreprises craignent une diminution de leur activité (40 %).
Les électriciens et les Franciliens plus impactés
Les métiers sont différemment impactés, comme l’explique la Capeb : « La trajectoire de l’activité en aménagement décoration plâtrerie se redresse en glissement annuel par rapport au trimestre précédent, et les entreprises de couverture plomberie chauffage témoignent d’un ralentissement modéré (0,5 point) et d’une croissance meilleure que la moyenne. En revanche, les entreprises d’électricité sont particulièrement affectées et subissent une baisse d’activité ». Au niveau régional, des disparités existent également : « Certaines enregistrent de bonnes performances, à l’instar de la Bretagne ou de la Nouvelle-Aquitaine, tandis que dans d’autres, le volume d’activité recule pour la première fois depuis la crise sanitaire, Normandie et Centre-Val de Loire (-0,5 %) ou Hauts-de-France (-1 %) ».
En janvier dernier, déjà, la Capeb avait demandé au gouvernement d’agir pour inverser la tendance. En ce début de mois de mai, elle propose à nouveau une quinzaine de solutions de relance. Les objectifs : simplifier, lutter contre la fraude, renforcer la crédibilité du dispositif RGE/CEE, augmenter le nombre d’entreprises capable de répondre au marché de la rénovation, et dynamiser la demande des particuliers. Jean-Christophe Repon, président réélu de la confédération, argumente : « Certaines de ces 15 propositions ne sont pas nouvelles, mais nous sommes convaincus qu’elles redonneront au secteur de l’artisanat du bâtiment le souffle nécessaire pour leur permettre de relever les défis sur lesquels elles sont attendues ».