[Entretien V.Linchet et F.Goumarre (KP1)] Préfabrication rime avec décarbonation
« KP1 se porte bien », se félicite son PDG, Vincent Linchet. Pour Zepros, il détaille avec Florent Goumarre, directeur Marketing et Communication un bilan positif et sa stratégie sur la préfabrication qui peut répondre à la fois à la RE2020 et à la loi Elan.
A son arrivée à la tête de l’entreprise début 2021, Vincent LInchet livrait à Zepros le fil rouge de ses premières actions : « Mettre l’entreprise dans la dynamique de la reprise ».
« Une dette absorbée, un capital renforcé, une entreprise assainie et de nouvelles prises de marché » : les résultats semblent donc au rendez-vous en termes d’activité, avec un CA qui progresse pour atteindre 400 M€ en 2022, mais une rentabilité dégradée pendant plusieurs mois pour accompagner et soutenir la filière bâtiment, sous l’effet des hausses de matières premières non reportées dans les prix de ventes.
La préfabrication en réponse aux enjeux actuels
Cette hausse d’activité est le fruit d’une stratégie commerciale, mais aussi de l’expertise de KP1 sur la préfabrication qui lui permet de se positionner face à des attentes conjoncturelles et réglementaires. Le gain de temps apporté par ses solutions, qui suppriment plusieurs étapes sur le chantier, répondent à une problématique structurelle de la filière Bâtiment : les très fortes tensions sur la main d’œuvre. L’autre atout des gammes KP1, c’est celui de répondre à la fois à la loi Elan et aux premières étapes de la RE2020. L’industriel travaille à innover sur les systèmes constructifs : « avec notre poutrelle, nous savons répondre sur le logement collectif jusqu’à R+3 qui représente 75% de la construction du logement collectif et sur le petit non-résidentiel avec un bilan carbone amélioré, sans surcoût », détaille Florent Goumarre, directeur Marketing et Communication. Et sur la maison individuelle, « à titre d’exemple, la poutrelle précontrainte en solution sur vide sanitaire est adaptée à tous types de sols et répond à la fois aux exigences de la loi ELAN et aux enjeux de la RE2020 avec un impact environnemental de 20 à 30 % par rapport à une solution en terre-plein traditionnelle. « Cette technologie du terre-plein ou de la dalle portée pour la réalisation des planchers bas doit disparaître à terme car elle consomme deux fois plus de béton ! Un luxe d’un autre temps ».
Des solutions déjà plus frugales
Pour Vincent Linchet, le message est clair : « Le précontraint c’est déjà bas-carbone ! ». Un discours que les deux responsables aimeraient voir plus souvent relayée dans la profession et qui regrettent que la communication soit focalisée sur le béton décarboné et n’informe pas suffisamment sur la notion de frugalité des ressources qu’apporte la préfabrication et le précontraint.
Au-delà de la décarbonation, le groupe KP1 veut aussi continuer à avancer sur les différents axes de sa propre politique RSE. «Sur nos engagements et actions globales, nous avons mis en place toutes les améliorations que nous pouvions réaliser. Ces initiatives concrètes seront prochainement mises en valeur dans une rubrique Engagement de notre site internet. Mais désormais, nous devons franchir un nouveau pas », explique Vincent Linchet. Un groupe d’une cinquantaine de collaborateurs a été constitué et s’implique pour que la RSE devienne l’affaire de tous dans l’entreprise, car pour le dirigeant, « les vrais gains désormais viendront de l’implication individuelle ».
Pour 2023, dans un contexte de conjoncture très incertain, KP1, qui se présente lui-même comme « le spécialiste de la préfabrication et des planchers et structures responsables et durables », compte maintenir cet axe de développement et annonce l’arrivée de nouvelles solutions dans ses gammes. Sans plus de détail, le béton très bas carbone et le bois devraient prochainement y faire leur entrée, et un lancement important est prévu pour juin sur les rupteurs de ponts thermiques.