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[DOSSIER] Numérique : en 2020, on lâche les freins

Jérémy Becam
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[Zepros Bati] Et si en 2020, vous vous simplifiiez la vie. Gagner du temps, optimiser les chantiers, réduire les risques, protéger votre entreprise, accéder à l’information utile… Certains souhaits trouvent déjà des réponses concrètes sur le marché. Dossier réalisé par Marie-Laure Barriera.
Pour ce dossier réalisé dans notre numéro double décembre-janvier, nous vous proposons une sélection d’applications et logiciels capables d’améliorer votre quotidien. Nous avons choisi les plus récentes, et la liste n’est donc, bien sûr, pas exhaustive mais elle peut vous donner envie d’aller plus loin sur le terrain numérique. Le monde du Bâtiment évolue, et il devient chaque année un peu plus nécessaire d’intégrer dans sa boîte à outils une dose de digital. Malgré l’image de “réfractaire” qui colle au monde artisanal, plusieurs études ont montré que globalement, les chefs d'entreprise sont utilisateurs ou montrent un intérêt pour les nouvelles technologies et outils numériques. Pour peu que ce soit des outils qui facilitent la gestion de l'entreprise au quotidien. D’ores et déjà, la majorité d’entre eux est équipée de logiciels spécifiques pour réaliser leur comptabilité, réaliser leurs devis et leurs factures. En revanche, les outils numériques spécifiques à la construction rencontrent encore peu d’écho auprès des entreprises artisanales. Selon une étude parue en 2018 sous le pilotage de la Capeb et Iris-ST, à peine un quart d'entre elles réalisaient des plans 2D en CAO/DAO* et une moindre proportion encore pratiquait la maquette numérique 3D (CAO/DAO*) ou la numérisation/scan 3D pour, par exemple, numériser un chantier en réhabilitation ou montrer aux clients le rendu d'un projet. Toujours dans cette même étude, on constate le faible nombre d’artisans qui visualisent des maquettes numériques, modèles 3D, visites virtuelles via des outils en ligne. Ce n’est pas une surprise, les artisans sont encore loin du BIM ! Faute de démarches d’accompagnement adaptées.

Applis utiles pas futiles

Qu’en est-il alors des applications mobiles ? Si l’utilisation du smartphone dans la vie courante par les artisans, rejoint les tendances de la société en général, sur les chantiers ou dans l’atelier, en revanche, c’est encore à peine une majorité qui se dessine. Et encore, dans les zones urbaines, car en campagne, le chiffre descend à 39 %. L’existence de zones blanches pouvant expliquer cet écart. L’âge aussi joue son rôle : 55 % des répondants de moins 40 ans contre 36 % des répondants de plus de 51 ans utilisent les applis sur leur lieu de travail. Quoi qu’il en soit, cette étude montre un fait : sur les chantiers, les artisans sont là pour mettre en œuvre, et les applis proposées doivent donc avant tout permettre des actions rapides : consultation des mails, relevé des informations et prises de photos sur le chantier, utilisation du GPS, consultation de la météo. À l’inverse, louer ou acheter du matériel en ligne via une application, gérer les plannings, consulter des documents, réglementation, normes, ne se font pas sur le chantier. Autre atout souvent mis en avant par les tenants de la transition numérique : le levier économique que représente le digital. De plus en plus de chefs d'entreprises artisanales ont franchi un premier pas en créant un site internet, d’autres manient avec aisance les réseaux sociaux pour promouvoir leur savoir-faire. Mais là encore, on est loin de la majorité et la taille de l’entreprise joue un grand rôle : l’étude diligentée par la Capeb, révélait ainsi que 50 % des chefs d'entreprise avec 1 à 5 salariés avaient un site internet contre 64 % des chefs d'entreprise avec 10 à 19 salariés. Mais alors, quels sont donc les freins persistants ? Les artisans eux-mêmes évoquent le manque de temps pour découvrir et s’approprier ces nouveaux outils... Mais aussi leur coût trop élevé et le sentiment de ne pas avoir les compétences suffisantes. Pour que la révolution numérique en cours ne laisse personne de côté, il est temps qu’un véritable plan d’accompagnement soit mis en place à la mesure de ces entreprises artisanales qui voudraient se lancer.
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[SOLUTIONS] Pour la gestion de chantiers

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Smart-Beam se focalise sur la gestion financière et administratives des chantiers grâce à une plateforme web et à des applications sur tablette et smartphone. Dédiée à la maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'œuvre, elle assure un suivi en temps réel des consultations d'entreprises, une centralisation des échanges et une traçabilité des changements (travaux supplémentaires, surcoûts engendrés…). Les acteurs s'abonnent à la licence pour un montant de 50 euros par mois et par utilisateur. L'accès à la plateforme est gratuit pour les sous-traitants qui répondent aux appels d'offres. Complet, Ibat couvre, pour sa part, les achats, les facturations, le suivi des équipes sur les chantiers et les coûts de main-d’œuvre, la consultation à distance des documents de l’appel d’offres et du marché. Elle se présente elle-même comme « constructeur de marge » pour ses clients. Parmi ses trois applis, Ibat Achat est proposée à partir de 49 € par mois, loyer mensuel par utilisateur, dégressif selon la taille de l'entreprise. Enfin, Il vous faut découvrir de toute urgence Chorus Pro : la plateforme développée par l'État pour faciliter la dématérialisation des factures des fournisseurs de la commande publique devient obligatoire pour toutes les entreprises au 1er janvier 2020.

[SOLUTIONS] Pour des mises en relation profitable

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Difficile de dresser un état des lieux complet des plateformes d’intermédiation entre artisans et particuliers. Nous privilégions donc ici les plateformes de services. Myben a pour vocation de simplifier le quotidien des chantiers du BTP en faisant rencontrer l’offre des transporteurs spécialisés dans le vrac, et la demande des entreprises ayant besoin d’évacuer leurs matériaux et déchets en bennes TP. Sa plateforme collaborative permet aux conducteurs de travaux et aux chefs de chantier de trouver leurs locations de bennes parmi les entreprises de transport certifiées et de suivre, en temps réel, le déroulé des opérations. Autre exemple, Aticonnex offre, exclusivement aux artisans, la possibilité de mettre en location les équipements qu’ils n’utilisent pas, depuis des outils portatifs jusqu’à des machines d’atelier et de vendre leurs stocks inutilisés.Dans le même esprit se sont déjà lancés StockPro pour écouler auprès des confrères les retours chantiers de produits neufs non utilisés, et Eco Drop, l’application qui vous géolocalise afin de vous proposer les solutions les plus économiques pour déposer ou faire retirer vos déchets de chantier.

[SOLUTIONS] Robots et IA s’invitent

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« Un large champ des possibles », c’est ainsi qu’en préambule du livre blanc édité par la FFB, son président Jacques Chanut qualifie l’intelligence artificielle. « L’écosystème Bâtiment doit se préparer au BatTech. La révolution impulsée par l’intelligence artificielle apparaît inéluctable. Il est nécessaire de s’y préparer. » Faire de l’IA un facilitateur, un moyen à ajouter à la caisse à outils pour accompagner l’humain, c’est l’objectif des trois exemples que nous avons choisis. Conçu par Epur, Oakbot est une fraiseuse à commande numérique portative pour les chantiers. Dédié aux charpentiers, « il permet de réaliser un large ensemble de géométries d’assemblages, grâce à une entrée des consignes simplifiée via un écran tactile couleur », ainsi une fois les commandes entrées, plus besoin d’intervention humaine. Sécurité et rentabilité (gain de temps de 50 % minimum par rapport au travail manuel) sont mis en avant pour cet équipement vendu autour de 40 000 euros, quand même... Okibo a, pour sa part, développé un robot plâtrier pour les chantiers. Il analyse le mur grâce à son scanner 3D embarqué, ce qui lui permet d’optimiser les flux de matières – sous-couches et plâtre. Son bras dépliable peut travailler à plusieurs mètres de hauteur et le robot n’a pas besoin d’échelle. Pour les peintres, retenons la solution proposée par Les Companions : un robot peintre (voir photo ci-dessus), également équipé d’un scanner 3D, « chargé d’accompagner les peintres en intérieur, sur les chantiers, en leur évitant les tâches répétitives, pénibles et ingrates comme la peinture d’un plafond à main levée », explique Antoine Rennuit, son fondateur. Enfin, pour réduire la pénibilité, nous citerons aussi K-Ryole qui a développé quatre modèles de remorques à moteur électrique, dont un spécifiquement pour les chantiers. Ce modèle est intuitif, se pilote d’une seule main, offre des configurations modulables selon les matériaux à transporter. Son prix : 12 000 euros.

[SOLUTIONS] Du nouveau chez les industriels

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Les fournisseurs ne sont pas en reste pour proposer à leurs clients artisans des applis ou services en ligne. Parmi les plus récents, l’Assistant Wilo, une application pour les plombiers-chauffagistes accessible gratuitement sur les plateformes de téléchargement, qui permet de faciliter la pose, la gestion et la maintenance des équipements à distances. Chez Hitachi, gratuité aussi pour le nouveau simulateur d’aides financières développé avec Drapo. Ce simulateur accessible en ligne propose aux professionnels certifiés RGE d’intégrer les aides Anah et CEE sous forme de remises, directement au sein de leur proposition commerciale pour les projets de PAC air/eau. Enfin, chez Ursa, c’est une appli « tout en un », URSApp, qui a été dévoilée en fin d’année : prise de cotes grâce à la technologie ARCore (le smartphone devient un outil de mesure pour calculer la surface d’un mur ou d’un plancher à isoler, en quelques clics) ; sélection de l’isolant, de la technique de pose et des quantités ; accès aux documentations techniques ; réalisation de devis détaillé ; valorisation de ses réalisations à travers des photos avant-après du chantier dans des albums dédiés
Jérémy Becam
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