Gel hydroalcoolique : des adhérents de la Fipec contribuent à “l’effort de guerre”

Stéphane Vigliandi
Image
Partager sur

EN PHOTO • Rappelant que « la reprise des chantiers dans de bonnes conditions sanitaires est un objectif prioritaire », la Fipec espère que la dynamique lancée par près d’une dizaine d’adhérents pour fabriquer des solutions hydroalcooliques « prendra de l’ampleur dans les semaines à venir ».

[Zepros Bâti] Face à l’explosion de la demande depuis le début de la crise sanitaire, des industriels membres de la Fipec formulent désormais des mélanges chimiques pour produire des solutions hydroalcooliques.

Tout comme les masques, visières de protection ou gants à usage unique, les gels et solutions hydroalcooliques sont une “arme” anti-coronavirus très recherchée. Cette panoplie doit garantir aux salariés des entreprises de poursuivre – ou reprendre – une activité sécurisée. « On estime que, depuis l’arrivée de l’épidémie de Covid-19 en Europe et particulièrement en France et en Italie, la demande […] a été multipliée par 6, voire 8 », constatait dès le 13 mars l’Association française des industries de la détergence (Afise). Aujourd’hui, certains acteurs du marché ont même vu leurs carnets de commandes « multipliés par quinze par rapport à une période normale », selon sa déléguée générale, Virginie d’Enfert. En quelques semaines, la production de gel hydroalcoolique est passée en France de 48 000 litres par jour avant la crise sanitaire à environ 550 000 litres, selon le ministère de l’Économie. Voilà deux semaines, Vincent Moulin Wright, le directeur général de France Industrie, confiait à La Tribune qu’« on devrait atteindre rapidement le point d'équilibre entre la demande et l’offre ».

Mais chaque jour, la bataille contre le Covid-19 trouvent de nouveaux alliés industriels. Si les pharmacies ont finalement été autorisées à produire ces solutions, des acteurs du luxe participent, eux aussi, depuis un mois à la production en adaptant les ateliers de leurs branches Parfums & Cosmétologie. À son tour, la Fipec* est entrée dans la ronde. « Ces dernières semaines, des industriels de la chimie se sont mobilisés afin d’augmenter les capacités de production de gels hydroalcooliques. Mais ce n’est pas suffisant. Notre pays a besoin, au cas par cas, d’organiser la reprise du travail de nombreux secteurs, dans l’industrie ou le BTP, en toute sécurité », souligne la fédération dans un communiqué diffusé le 20 avril. Sur ses 154 adhérents, près d’une dizaine d’entreprises étudient de près la faisabilité, voire se sont déjà organisées pour « formuler des mélanges chimiques adaptés aux besoins » et dans le strict respect des recommandations de l’OMS et des pouvoirs publics français. Conditionnés en principe en fûts de 1 litre à 5 litres, voire 10 litres, les lots sont destinés à leurs salariés ou à leurs clients via les négoces. Parmi eux : les fabricants indépendants Onip qui a consacré une de ses lignes de fabrication pour sortir 10 000 litres par mois (60 de ses 70 points de vente approvisionnés) ; et Maestria. « Il s’agit d’un élan de solidarité de filière vis-à-vis de tous les acteurs du BTP », se réjouit un membre de la Fipec, tout en espérant que « ces initiatives en suscitent d’autres parmi les industriels de nos cinq filières métiers ». Mais pour les fabricants de peinture, cette nouvelle activité joue également un rôle d’amortisseur. En second œuvre finitions, « l’activité a été mise à rude épreuve avec une baisse d’activité moyenne d’environ 35 % depuis le début de la crise », rappelle-t-on à la Fipec.

* Fédération des industries des peintures, encres, couleurs, colles et adhésifs, préservation des bois

MÉMO • Une marketplace dédiée

Image

Lancée le 24 mars par la start-up Mirakl avec le soutien du ministère de l’Économie, la plateforme d’intermédiation BtoB Stopcovid19 contribue à sécuriser l’approvisionnement en gels hydroalcooliques et en matériels de protection (masques, gants, respirateurs, etc.). Plus de 550 000 litres de gels et solutions hydroalcooliques avaient déjà été commandées le 6 avril, ainsi qu’un million de masques.

Stéphane Vigliandi
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire