, mis à jour le 24/06/2025 à 15h48

« Nous entrevoyons une légère amélioration dans le Bâtiment »

Benoît Buron
directeur général de
l’Union des artisans du bois (UAB)
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Benoît Buron, directeur général de l’UAB (Union des artisans du bois)

Première coopérative d’achat spécialisée dans les métiers du bois, l’UAB (Union des artisans du bois), membre de l’Orcab, vient d’inaugurer l’extension de sa plateforme logistique en Vendée. L’occasion pour son DG, Benoît Buron, de détailler les points clés de cet investissement. Et de porter un regard sur la conjoncture.

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Quelle est la logique de vos investissements logistiques ?
Benoît Buron

Ce programme d'investissement est arrivé dans une phase de forte croissance de notre activité. Notre capacité de stockage a augmenté de 5 % à 30 % selon les zones géographiques. La disponibilité produits va donc être renforcée. Au-delà, il s’agit d’un projet plus global de réorganisation de nos flux sur le site qui consiste à stocker nos produits au plus près des zones d’expédition les concernant. Nous avons désormais trois pôles logistiques bien distincts avec des flottes de camions dédiés : des camions grues pour le bois construction isolation ; camions bâchés pour les produits de quincaillerie d’agencement intérieur ; des camions spécifiques pour les menuiseries extérieures, portes de garage, etc. Nous avons réduit les flux, optimisé nos chaînes de préparation afin de réduire les erreurs et d’améliorer la qualité de livraison dont la fréquence peut être de quatre fois par semaine pour nos adhérents. Nous prévoyons aussi de travailler avec eux sur la reprise des produits. Il s’agit bien d’un projet d'amélioration continue et de renforcement de nos fondamentaux. Nous allons maintenant opérer une phase de digestion.

« Sur l’exercice en cours clos au 30/09/2025, nous progressons +0,3 % à fin mai. Nous sommes confiants et devrions terminer en légère progression. »

Pourquoi vous dotez-vous d’un atelier de transformation ?
Benoît Buron

C’était une demande, un besoin identifié de nos adhérents. La création de cette petite unité de production de 900 m² s’accompagne de la création de deux postes dédiés. L’outil permet de découper, plaquer et percer des panneaux. Nous commençons avec trois fabrications un peu standard pour lesquelles nos adhérents ont besoin d’un accompagnement. À ce jour, nous avons une visibilité d’une trentaine de commandes passées sur l’année. L’effectif sera ajusté lorsque l’atelier montera en puissance.

Comment se porte l’UAB dans un contexte de marché tendu ?
Benoît Buron

L’UAB a connu un recul de chiffre d’affaires historique, car unique, sur l’exercice 2024 qui s’est toutefois limité à -2,5 %. Sur un secteur en souffrance, notamment sur le neuf, nous avons tiré notre épingle du jeu. Nos adhérents sont plus portés sur la rénovation, à 60-70 %. Et ils ont su être souples et agiles. Ceux qui étaient positionnés sur la partie neuf se sont orientés vers la rénovation grâce à notre gamme de produits et aux services que l’on propose. Nous avons un assortiment assez large pour les menuisiers, charpentiers, cuisinistes, plaquistes, agenceurs – pour les projets en intérieur et extérieur. Ce qui permet de s’adapter. Sur l’exercice en cours, nous progressons à fin mai de +0,3 %. Nous sommes confiants pour l’exercice, clôturé au 30 septembre 2025, que nous devrions clôturer en légère progression. Nos adhérents ont de l’activité en partie jusqu’à la fin de l’année. Nous ne sommes pas trop inquiets pour l’instant. D’autant que nous sommes sur un territoire très dynamique qui subit moins la crise du Bâtiment. Nous entrevoyons donc une légère amélioration.

« D’une façon générale, les artisans ont du mal à se projeter sur un marché confronté à des visions court-termistes de la part du gouvernement. »

Quel regard portez-vous sur le marché de la rénovation énergétique ?
Benoît Buron

Les clients finaux de nos adhérents n’attendent pas forcément les différentes aides pour lancer des travaux. Et heureusement ! On voit beaucoup d’annonces sur les aides [MaPrimeRénov’, CEE, éco-prêt… : Ndlr], des choses bloquées, puis réactivées. C’est un peu la jungle ! On s’y perd parfois nous-mêmes. L'État doit mettre des moyens pour la rénovation. Il faut aussi qu’il nous aide à ce que ce soit plus facile, fluide, avec moins d'administratif qui alourdit les démarches. S’agissant du label RGE par exemple, c’est compliqué pour certains adhérents de remplir les conditions. D’une façon générale, les artisans ont du mal à se projeter sur un marché confronté à des visions court-termistes de la part du gouvernement.

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