En second œuvre, l’aménagement intérieur est également adepte de la construction modulaire avec des blocs douches et sanitaires intégrés, des cheminées standardisées ou des cloisons et faux-plafonds modulables. En électricité ou plomberie/CVC, les équipements de type pieuvre sont de plus en plus répandus. Édouard Jomier reprend : « La préfabrication n’est pas réservée au neuf, elle est aussi utilisée en rénovation ». Le taux d’usage y est de 56 % (63 % en neuf). Cette fois, il est question d’éléments de parquet ou d’isolation. L’exemple le plus souvent cité étant la démarche EnergieSprong aux Pays-Bas où 80 % des produits utilisés sont préfabriqués. Mais quelles sont les limites à cette tendance ? « Les produits sont plus chers, la méthode nécessite des investissements importants », souligne l’expert. D’autant qu’il faut intégrer le coût du transport ou certains freins culturels vis-à-vis d’une crainte de standardisation du secteur. Certains imaginent que la main d’œuvre s’en trouvera moins qualifiée tandis que d’autres redoutent une pose trop délicate de produits complexes... De nouvelles compétences sont donc à développer au sein des entreprises, petites ou grandes : « La phase de conception doit forcément être beaucoup plus aboutie et finalisée au moment du démarrage du chantier. La logistique doit être structurée de façon à garantir la continuité d’approvisionnement, tandis que des contrôles qualité devront être menés sur des éléments avant leur mise en œuvre. Enfin, il faudra une coordination sans faille pour fluidifier l’intervention », résume Édouard Jomier. Des opérations qui nécessiteront aux compagnons d’acquérir des connaissances supplémentaires en conception numérique (BIM), manutention ou levage.
G.N.