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Mobilité urbaine et défis environnementaux : le commerce de gros (CGI) s'invite dans la présidentielle

Marie-Laure Barriera
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Philippe Barbier, président de la CGI

Quatre défis et quatre priorités : c’est le programme présenté par la CGI en ce début d’année. La confédération qui rassemble 32 fédérations du commerce de gros (dont la Fnas, la FDME, la FND et la FFQ pour la filière du Bâtiment) souhaite ainsi faire entendra sa voix dans le débat présidentiel mais également s’inscrire dans un calendrier d’actions à plus long terme, notamment sur la question brûlante de la logistique urbaine alors que les échéances des ZFE-m (Zones à faible émission -mobilité) se rapprochent.

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La place centrale qu’occupe le commerce de gros dans la chaine économique est encore trop méconnue, déplore Philippe Barbier, président de la CGI, lors du point presse tenu le 10 février. La crise sanitaire a révélé son importance, celle d’irriguer tous les territoires jusqu’au dernier kilomètre. La profession de grossiste, à forte intensité de mains d’œuvre tient aussi un rôle majeur en termes d’emplois et de formation, rappelle le président, car ce sont des métiers, en grande majorité en CDI, et pour beaucoup à faibles niveaux de qualification à l'entrée mais qui offrent des possibilités d’évolution. « La promotion sociale y est encore forte ». 

Logistique, économie circulaire, recrutement

Avec un bilan économique 2021 plus que satisfaisant pour tous les secteurs d’activité couverts, à l’exception naturellement de la restauration, et malgré un contexte de pénurie et hausse des prix, encore d’actualité, ce début d’année rythmée par la campagne des présidentielles, offre à Philippe Barbier une tribune pour faire entendre la voix de la CGI : « Notre Confédération à travers ses fédérations rassemble 150 000 entreprises, soit près de 970 000 salariés pour un CA de 830 Md€, et propose chaque année 85 000 postes à pourvoir. »  Au sein de cette maison commune, le président rappelle que toutes les entreprises ont les mêmes clés de succès, et font face aux mêmes problématiques de logistique, de recrutement, de formation, de politique salariale. Des défis qui pour la CGI obligent à davantage de collaboration entre entreprises et collectivités territoriales et à « Coconstruire un nouveau pacte Public-Privé », termes choisis pour synthétiser son socle de propositions. 


Des enjeux pour le commerce de gros, et des enjeux sociétaux

En préambule des actions, la Confédération énonce quatre défis : "garantir la sécurité et la traçabilité de tous les produits ; développer les mobilités durables ; bâtir une économie circulaire, enfin favoriser la création d’emplois". Pour Philippe Barbier, la problématique de la logistique urbaine est celle qui se pose avec le plus d’urgence. « Contre toute attente, à l’époque du tout numérique, les confinements successifs ont ramené nos concitoyens dans leur commerce de proximité. Plus d’activité dans les centres-villes, une augmentation des livraisons, et par la même davantage de camions ». Mais camion ne rime pas forcément avec pollution, car depuis longtemps, les grossistes optimisent leurs tournées de livraison : « par rotation de chacun des 60 000 véhicules de la filière, chaque tournée permet d’approvisionner en moyenne 15 à 20 clients », détaille le président pour appeler à poursuivre les travaux de réflexion déployés partout en France au sein du programme InTerLUD. Portés par la CGI, l’Ademe, Rozo et le Cerema, « ces espaces de dialogue entre pouvoirs publics et acteurs économiques privés » doivent aboutir à l’établissement de chartes de logistique durable, en fixant des règles claires de conditions d’accès. 50 chartes en 3 ans, réparties dans 15 métropoles, 25 communautés d’agglomérations moyennes et 10 petites, c’est l’objectif que se sont assigné les différents acteurs. Toujours sur ce même terrain de la mobilité urbaine, la CGI avance d’autres propositions, dont la sanctuarisation d’ici à 2024 des aires urbaines de livraison, la création d’un observatoire de la logistique, mais surtout la possibilité d’accéder à une offre de véhicules propres adaptés, qui actuellement fait défaut, ainsi qu’un accompagnement financier des entreprises pour s’équiper. 
Le deuxième dossier d’actualité brûlant, porté à l’attention des candidats à la présidentiel, c'est celui de la transition écologique. Nombre de lois et réglementations sont venues récemment encadrer les pratiques commerciales des différents secteurs représentés par la CGI : les lois Agec et Climat et Résilience encadrent les emballages et déchets, l'économie circulaire, la lutte contre le gaspillage. Autant de sujets qui nécessitent investissements et nouvelles organisations. Pour le président de la CGI, si la nécessité d’agir ne fait aucun doute, le temps nécessaire à ces adaptations doit être laissé aux distributeurs.  « Notre objectif n’est pas de freiner ces évolutions mais de permettre aux entreprises de bien les gérer », précise Philippe Barbier. Et de conclure que sur ce sujet environnemental, mais plus généralement sur l’ensemble des dossiers, la CGI ne vuet plus jouer en défensive mais se montrera plus proactive. 

 


 
 

Les autres propositions 

 

  • Simplifier le cadre social et juridique : supprimer les trois impôts de production (3CS, Tascom et CFE) ; garantir une stabilité juridique lors de la publication d’une nouvelle loi ou réglementation ; pérenniser le statut de grossiste en matière de négociations commerciales.
  • Stabiliser la formation professionnelle : réaliser un bilan sur l’impact de la contribution unique ; rapprocher l’école de l’entreprise ; donner aux entreprises une visibilité des différents CFA existants ; tenir compte des investissement dans la formation et l’apprentissage déjà consentis à travers une exonération ou un crédit d’impôt.
Marie-Laure Barriera
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