Carburants : la CGF s’inquiéte pour l’activité des grossistes

Stéphane Vigliandi
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Pompes Diesel.

Alors que cette semaine s’annonce décisive pour résorber les difficultés d’approvisionnement des stations-service, la Confédération des grossistes de France (CGF) a alerté sur les effets en cascade qui pourraient fortement perturber l’activité des quelque 150 000 entreprises qu’elle représente, dont l’Appro Bâtiment.

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À l’Élysée, l’impatience monte. En inaugurant ce lundi 17 octobre le Mondial de l’Automobile à Paris, le chef de l’État a souhaité donner « un coup d’accélérateur » pour que la situation s’améliore en cours de semaine. Les préfets devraient notamment être mobilisés pour faciliter l’approvisionnement des stations-essence.

En début de semaine dernière, la Fédération française du Bâtiment (FFB) appelait le gouvernement à prendre « des mesures d’urgence » pour éviter que les entreprises ne soient obligées de lever le pied sur leurs chantiers en raison de la baisse de leurs stocks de GNR et de gasoil.

De leur côté, « les grossistes s’inquiètent de leurs capacités à poursuivre leurs activités dans un contexte de pénurie de carburants », a indiqué en fin de semaine dernière la CGF après avoir mené une enquête auprès de ses trente fédérations dont celles de l’Appro Bâtiment (Coedis, FFQ et FND). Ce sondage ciblait en priorité les entreprises qui assurent la livraison de leurs clients avec leur flotte en propre dans les secteurs alimentaires, de l'approvisionnement Bâtiment, de la distribution des pièces automobiles et de la santé.

« En moyenne, un plein de carburant […] permet de circuler de 2 à 5 jours selon le kilométrage et la fréquence des rotations. »
CGF (communiqué du 14/10/2022)

Tournées perturbées et heures sup’

Au 13 octobre dernier, les grossistes exploitant des cuves privatives (estimé à 30 % des volumes, mais moins de 15 % des entreprises), les stocks en cuves variaient de trois à quinze jours. « Mais compte tenu de l’allongement des délais de livraison du carburant (de J+1/J+2 en temps normal à 7-10 jours actuellement), il y a de réels risques d’arrêt d'activité à l’approche de la fin de semaine et si la situation se maintient, voire s’aggrave, passé le prochain week-end [15-16 octobre] », a prévenu la CGF.

Quant à « la très grande majorité » des entreprises qui s’approvisionnent à la pompe, la confédération pointe bien évidemment « l’attente à la pompe des conducteurs des grossistes et le temps passé à chercher une station approvisionnée ».

Et de rappeler que ce « temps de travail rémunéré et non productif » induit des heures supplémentaires pour livrer les clients. Selon la CGF, « certaines entreprises ont avancé tôt le matin (4 heures) les horaires de prise de service pour trouver du carburant ». Dès le vendredi 14 octobre, la confédération estimait que « si la situation perdure ou s’aggrave, la plupart des entreprises qui s’approvisionnent à la pompe anticipent des perturbations sévères dans leurs livraisons ».

Les trois régions les plus touchées au 17/10/2022

• Au niveau national → 28,1 % des stations-service en difficulté contre 30,1 % le 16/10

• Île-de-France → 40,9 % vs 41,6 % le 16/10

• Bourgogne Franche-Comté → 40,5 % vs 39,4 % le 16/10

• Auvergne-Rhône-Alpes → 36,3 % vs 37,9 % le 16/10
(Source : ministère de la Transition écologique, chiffres journaliers à 16h00)

Stéphane Vigliandi
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