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pavé tok

La filière des tuiles et briques entre dans le 21e siècle

Grégoire Noble
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exosquelette sur chantier

L’usine 4.0 – qui doit répondre à la fois aux enjeux énergétiques, environnementaux, sociétaux et numériques – va impacter tous les secteurs économiques, y compris celui des matériaux traditionnels de construction. La Fédération française Tuiles & Briques et l’OPCO 2i « Observatoire Compétences Industries », ont donc mené une étude prospective afin d’analyser ses effets sur les emplois de ces filières, afin d’anticiper les futurs besoins.

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Le processus de numérisation de la production, avec l’adoption de robots et de solutions informatiques avancées, a déjà été entamé dans l’industrie depuis plus de 20 ans. Dans la filière de la terre cuite, une grande partie des chaînes est déjà automatisée sur les grandes étapes de production (dosage, pesage, broyage, mélange, extrusion, séchage, cuisson). Un peu plus de la moitié des entreprises déclarent avoir entamé cette transition digitale, tandis que les deux-tiers jugent prioritaire l’adoption de nouvelles technologies. La digitalisation de la supply chain reste le maillon faible des producteurs qui sont 30 % à en faire la prochaine étape de leur transformation (gestion automatisée des stocks, traçabilité des produits), tandis que l’adoption de la maintenance prédictive est également en cours pour 23 % d’entre elles.

Quelles sont les technologies adoptées ? Tout d’abord les objets connectés (31 % des entreprises) et l’intégration de leurs produits au BIM (15 %). La réalité augmentée serait, elle, utilisée par 23 % des sociétés. Quant à la fabrication additive avec des imprimantes 3D, elle ne sert pour l’heure qu’à 8 % des entreprises et principalement « pour diminuer les délais dans le remplacement de petites pièces indispensables dans des outillages nécessaires à la production ». La cobotique, est-elle aussi encore assez peu répandue (8 %) qu’il s’agisse de bras mécanisés ou de pinces pneumatiques permettant la manipulation de lourdes charges voire d’exosquelettes complets. Dans les fonctions transverses, notamment celles liées au commerce, la digitalisation est plus avancée : toutes les entreprises disposent désormais de site Internet et elles sont majoritaires à être présentes sur les réseaux sociaux (77 %). Plus de la moitié (56 %) sont dotées d’un outil de relation client (CRM) et elles sont également nombreuses (77 %) à avoir mis en place un ERP pour la comptabilité, la finance et les achats.
 

Pas moins d’emplois : de meilleurs emplois

Quels seront les impacts quantitatifs et qualitatifs sur les métiers ? L’étude souligne : « Contrairement aux idées souvent répandues, la digitalisation génère plus de créations de postes que de suppressions. Les créations se font très souvent en remplacement de départs en retraite mais sur des périmètres de postes différents ». Les effectifs croîtront principalement dans la direction des systèmes informatiques (DSI) et en communication-marketing, afin d’exploiter au mieux les nouveaux outils digitaux. Dans les Ressources humaines, l’évolution des tâches ira vers d’avantage de valeur ajoutée à effectifs constants. En production, l’automatisation « offre des possibilités d’évolution du rythme de travail vers des horaires et des tâches moins contraignants ». Dans la maintenance, l’intégration des outils de prédiction nécessitera une compétence accrue pour l’analyse des données. Et le métier évoluera vers des postes d’automaticiens-roboticiens.

L’étude de la Fédération française et de l’OPCO conclut : « Les entreprises de la branche sont fortement engagées – et parfois depuis de longues années – dans une démarche de transformation digitale. L’avancement est totalement en phase avec les autres secteurs industriels. Les cinq grandes entreprises sont en avance et peuvent servir d’exemple aux entreprises plus petites ». Les auteurs notent que des tensions et difficultés de recrutement seront rencontrées et qu’il faudra y répondre par « une nouvelle politique d’alternance, d’optimisation et de création de nouveaux certificats de qualification professionnelle, ainsi que par la création de partenariats avec des prestataires de formation ». Grâce à ces progrès, toute la filière pourra davantage faire valoir ses atouts et devenir plus attractive auprès des jeunes.

Grégoire Noble
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