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L’Europe ferme ses portes aux bois russes, les exportations « limitées »

Stéphane Vigliandi
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Bois lamellé croisé (CLT)

Après des restrictions sur l’amont pétrolier et gazier russe, l’Union européenne vient de prendre un cinquième train de mesures contre Moscou, mais également la Biélorussie. Après les récents massacres de civils dans les villes ukrainiennes de Boutcha et Lviv, les Vingt-Sept impose un embargo sur le charbon, le ciment et les bois russes, mais aussi les engrais, les fruits de mer ou les alcools. Toute la filière bois de l’amont à l’aval est concernée.

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Cette fois-ci, la pression vis-à-vis de l’économie russe s’intensifie. Et Bruxelles hausse sérieusement le ton. Dans le règlement européen publié ce vendredi 8 avril, l’UE a pris de nouvelles sanctions pour étendre la liste des matières premières et produits interdits dans les 27 États-membres. Dans un communiqué ce 11 avril, l’association Le Commerce du Bois (LCB) qui réunit les importateurs, les raboteurs et les négoces bois, détaille les sanctions prises à l’égard de la Russie : « les importations de bois russes interdites, les exportations limitées ».

L’association a dû modifier « une nouvelle fois » son système de diligence raisonnée (SDR) pour intégrer ce cinquième paquet de sanctions de l’UE. L’embargo concerne les bois bruts, les bois rabotés et les produits dérivés. Dès le 24 février, l’association avait d’ailleurs participé à une réunion d’urgence organisée par l’ETTF, la fédération européenne du commerce du bois, pour échanger sur les conséquences de la guerre en Ukraine.
 

« Il est interdit d’acheter, d’importer ou de transférer, directement ou indirectement, dans l’Union des biens qui génèrent des revenus importants pour la Russie, permettant ainsi ses actions de déstabilisation de la situation en Ukraine. »
Le Commerce du Bois, communiqué du 11/04/2022
 

De rares essences et produits exemptés

Concernant le calendrier, l’embargo ne sera effectif qu’à partir de la première quinzaine de juillet 2022. Depuis la publication des sanctions au Journal officiel de l’UE, plus aucun contrat commercial ne peut être signé avec les entreprises russes ; tandis que les contrats négociés avant le 9 avril dernier ne sont pas concernés par cette interdiction jusqu’au 10 juillet prochain.

Toutefois, LCB précise que l’ensemble des sanctions exclut certaines essences : les sciages de pin, de sapin et d’épicéas. Mais aussi certains produits : notamment les panneaux de contreplaqués en bouleau et autres essences feuillues, ainsi que les lamibois (LVL).

« Des sanctions ont également été adoptées pour le secteur de la logistique », met en garde l’association dans son communiqué – que ce soit par voie maritime et terrestre. Ainsi, les transitaires et les camions russes déjà sur le territoire de l’UE le 9 avril 2022 sont exemptés de l’interdiction jusqu’au 16 avril. En clair, ils pourront encore acheminer les marchandises jusqu’à cette date, mais devront « ensuite retourner en Russie ».

Quant aux livraisons par la mer, les navires russes n’auront plus accès aux ports de l’UE après le 16 avril 2022. Même sanction pour les bateaux ayant « changé de pavillon russe après le 24 février 2022 ». Par ailleurs, toutes ces mesures touchent l’ensemble de la filière biélorusse ; l’objectif étant d’isoler un peu plus ces deux pays belligérants.

« Tout le bois provenant de Russie et de Biélorussie est du “bois de conflit” et ne peut donc pas être utilisé comme étant des produits certifiés PEFC. »
PEFC International, communiqué du 04/03/2022
 

Focus • Principaux produits en bois russe importés en France

• Sciages en sapin, épicéas, pin et mélèze300 000 m3 par an sur les 2 700 000 m3 de sciages résineux importés en France – Environ 10 % des volumes
• Panneaux de contreplaqué bouleau : environ 35 000 m3 par an sur les 580 000 m3 de contreplaqués importés par an – Environ 5 % des volumes
La consommation de bois du Nord (Scandinavie et Russie), les importations russes capte 20 à 25 % de ce segment
(Source : ETTF, LCB)

Stéphane Vigliandi
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