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Plan de soutien à l'artisanat et commerce de proximité : le Bâtiment peut en profiter

Marie Laure Barriera
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Après les mesures d’urgence prises en pleine crise sanitaire, c’est à une nouvelle étape que s’attaque Bruno Le Maire, ministre de l’Economie pour sécuriser la relance. Le plan qui vient d’être dévoilé dégage de nouveaux moyens en faveur des artisans, indépendants et commerces de proximité, durant cette « phase sensible de reprise ». Ce sont à la fois des moyens supplémentaires, 900 millions d’euros pour être précis, mais également des actions pour aider les petites entreprises à entrer dans la transition numérique. Le troisième volet vise à favoriser le rebond du commerce, en soutenant les collectivités territoriales dans la revitalisation des centres-villes.

SI à priori les exonérations de charges patronales automatiques ne concernent que « les TPE ayant dû fermer par mesure administrative », d’autres mesures ont un champ d’application un peu plus large. Par exemple, le fonds de solidarité sera prolongé jusqu’en juin pour les petites entreprises et indépendants, tandis que la condition de refus du Prêt Garanti par l’Etat pour bénéficier du second volet du fonds est supprimée.

Pour faire renaître le commerce de proximité : des chantiers en perspectives

Mais finalement pour le Bâtiment, c’est un autre train de mesures qui pourrait s’avérer indirectement plus intéressant. La revitalisation des commerces de proximité induit en effet une manne de travaux. Concrètement, le ministère de l’Economie s’appuiera sur la Banque des Territoires, pour proposer aux collectivités territoriales qui le souhaitent de déployer avec elles jusqu’à 100 foncières visant à acquérir et rénover au moins 6 000 commerces sur cinq ans. « Ces opérations contribueront à la lutte contre la vacance commerciale qui a doublé en France durant les dix dernières années, et à proposer des locaux à loyer modéré aux commerçants et artisans. », précise le ministre

La Banque des Territoires toujours en lien avec les collectivités locales, va également doter immédiatement les territoires fragilisés d’une capacité d’analyse de l’impact de la crise sur les commerces de centre-ville. Objectif : « déployer une stratégie efficace d’attractivité ». Ces fonds pourront également servir à financer l’emploi de « managers de centre-ville », soutenir la logistique décarbonée ou encore le développement de circuits courts. Le commerce de proximité, de même que l’artisanat vont également bénéficier dès cet automne d’une campagne de communication pour vanter leurs atouts auprès des consommateurs et des jeunes.

Dernier étage de la fusée, le numérique, qui s’est encore davantage révélé comme une arme indispensable pendant la crise sanitaire. Mais encore trop peu de TPE sont entrées dans cette révolution digitale qui constitue un enjeu structurel à plus long terme. Sur ce terrain, deux actions sont annoncées. Appliquée dès juillet, un accompagnement financé aidera les TPE qui le souhaitent à renforcer ou développer leur présence numérique « moyen de résistance en cas de résurgence de l’épidémie ». A plus long terme, le ministère leur proposera un parcours intégré, avec un accompagnement à chaque étape de leur transition numérique pour mettre en œuvre les mesures nécessaires à l’augmentation de leur chiffre d’affaires généré grâce au numérique. Une véritable ambition nationale pour permettre à la France de rattraper son retard dans la numérisation de ses petites entreprises se voit ainsi concrétisée par ce dispositif « qui sera complété et étendu dans le cadre du plan de relance », prévient déjà le ministère.

Rappel : Ce qui a déjà été fait

  • Activité partielle : plus de 4 millions de salariés travaillant dans des entreprises comptant moins de 20 salariés ont fait l’objet d’une demande d’activité partielle, soit 31% du total des demandes, dont près de la moitié dans le secteur du commerce. Ce dispositif a permis de sauvegarder massivement des emplois durant cette période de crise.
  • Fonds de solidarité : au 25 juin, 1,6 million de TPE ont bénéficié du fonds de solidarité, pour un montant total d’aides de 4,8 milliards d’euros, dont 740 millions pour le commerce.
  • Prêts garantis par l’Etat (PGE) : au 19 juin, 458 000 TPE ont obtenu un PGE, pour un montant total accordé de 42,3 milliards d’euros, soit 41% des montants accordés. Le secteur du commerce en particulier est le premier bénéficiaire du dispositif (25 % des montants) et celui ayant l’intensité de recours (montant/valeur ajoutée) la plus forte.
  • Report de charges fiscales et sociales : au 18 juin les TPE ont bénéficié de 250 millions d’euros de reports de charges fiscales). Les demandes de report de charges sociales s’élèvent à 3,1 milliards d’euros pour ces entreprises.
Marie Laure Barriera
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