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Pour vous chauffer, il vous en coûte 1700 € à l’année

Grégoire Noble
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radiateur grille pain

En 2019, les Français ont dépensé en moyenne 1 696 € pour chauffer leur logement à 20 °C. Une facture élevée qui varie cependant selon l’énergie utilisée, électricité, gaz, bois ou fioul. Les consommateurs se déclarent donc prêts à changer de mode de chauffage pour faire des économies tout en polluant moins.

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C’est tout un SMIC que les Français dépensent, chaque année, pour chauffer leur logis. Une dépense moyenne de 1 696 € nous apprend Effy, un spécialiste de la rénovation énergétique, chiffre établi sur des données communiquées par plus de 50 000 foyers ayant réalisé des diagnostics et simulations en ligne. Mais cette facture moyenne, extrêmement lourde pour les ménages, varie fortement suivant la source d’énergie de l’habitation : ainsi, les utilisateurs de chauffage au bois sont les mieux lotis avec une dépense de « seulement » 759 € en moyenne. A l’opposé, les maisons qui sont encore équipées de chaudières au fioul sont très pénalisées avec un budget 2,5 fois plus élevé, soit 1 913 €/an ! Les adeptes de l’électricité en seront pour leurs frais, avec tout de même 1 802 €/an, tandis que ceux qui ont opté pour le gaz se féliciteront d’être plus économes (1 446 €/an).
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Effy va plus loin, en ramenant ce coût du chauffage aux surfaces des logements, faisant remarquer au passage que les habitations chauffées au fioul sont généralement plus grandes (148 m2) que celles équipées de radiateurs électriques (113 m2). A surface constante, c’est donc l’électricité qui devient l’énergie la plus chère à 15,9 €/m2 contre 12,9 € pour le fioul et 11,7 € pour le gaz. Encore une fois, le bois-énergie tire son épingle du jeu avec un coût largement inférieur aux autres, de seulement 5,8 €/m2. Régionalement aussi, les Français ne sont pas égaux avec des besoins de chauffage et des surfaces qui varient largement du nord au sud et d’est en ouest. L’arc méditerranéen, connu pour la douceur de son climat, permet aux méridionaux de faire des économies avec un budget annuel d’environ 1 550 €. En revanche, les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes font grise mine avec une facture annuelle de 1 802 €. Quant aux franciliens, ils sont les plus pénalisés avec 1 864 € qui partent en fumée à chaque saison de chauffe... Le spécialiste de la rénovation analyse : « Une différence qui s’explique en partie par les types d’installations de chauffage disponibles. En Île-de-France, où l’habitat collectif est plus répandu, l’électricité reste le mode de chauffage majoritairement utilisé ».

Les Français veulent pouvoir se raccorder à des réseaux de chaleur


Mais que faire en 2020 pour parvenir à réduire ses consommations ? Rénover son logement, tout d’abord, en isolant davantage les murs, toits et planchers. Puis changer de mode de chauffage pour passer à une solution plus vertueuse. Selon la 3e édition du baromètre réalisé par Ipsos pour Via Sèva en partenariat avec l’Ademe, 2 Français sur 3 sont prêts à passer aux renouvelables. Ils sont ainsi 27 % à se déclarer en faveur du solaire, 14 % pour la géothermie, 13 % en faveur des énergies de récupération, 6 % pour le bois et 5 % pour le biogaz. Afin de parvenir à faire cette transition, les consommateurs comptent sur les pouvoirs publics (74 %) qu’il s’agisse du ministère en charge de l’énergie ou de celui du Logement, de leur propre municipalité ou d’agences gouvernementales comme l’Ademe. Ils comptent également sur les fournisseurs d’énergie eux-mêmes (54 %). L’enquête note que les réseaux de chaleur sont aptes à répondre aux demandes des citoyens : écologiques, ils émettent 2x moins de gaz à effet de serre que le gaz et 3x moins que le fioul. Cependant, la moitié des sondés ne savent pas réellement comment ces réseaux fonctionnent, ni vers qui se tourner. Une fois mieux informés, les 3/4 se déclarent intéressés et prêts à participer à une opération de financement participatif pour créer un réseau de chaleur local fonctionnant aux renouvelables, dans leur quartier ou dans leur ville. Un argument pour des candidats aux prochaines élections municipales ?

G.N.
Grégoire Noble
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