Quels sont les « écarts » les plus courants des artisans RGE ?

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] Absence d’études thermiques spécifiques, problèmes de ventilation ou d’étanchéité, oubli de fiche de rapport… Entre 10 et 15 % des audits de travaux réalisés par des entreprises qualifiées montrent des écarts, mineurs ou majeurs. Qualibat nous révèle les soucis les plus fréquemment rencontrés.
Avec le renforcement du label de qualité RGE, les audits vont se faire plus intenses. Lors des 3es rencontres nationales des auditeurs Qualibat, qui se sont tenues à la mi-janvier, il est apparu qu’entre 10 et 15 % des contrôles révélaient des « non-conformités techniques ». C’est notamment vrai dans le domaine des menuiseries extérieures, le plus important en termes de nombre de dossiers (1 600 fiches en 2019). Le souci le plus couramment rencontré est celui des entrées d’air, non prévues ou insuffisamment dimensionnées. Il devance la question de ventilation du dormant existant (lame d’air entre le support et l’habillage de la bavette), non réalisée. Quant au positionnement du becquet (à un niveau inférieur ou égal au calfeutrement et dégagé de 10 ou 15 mm par rapport à l’appui verticalement et horizontalement), il est mal fait dans quelques cas sporadiques.

Attention au pare-vapeur !


Dans le cas de l’isolation thermique par l’intérieur (ITI), les techniques sont nombreuses (projection, soufflage, panneaux, rouleaux, parois verticales ou plafonds inclinés...) et les irrégularités sont donc variées. Cette famille regroupe près de 1 800 fiches en tout. Il ressort de l’enquête Qualibat que la mise en œuvre du pare-vapeur est un écueil relativement courant : son utilité n’est pas déterminée selon les dispositions du DTU, les calculs de résistance à la diffusion ne sont pas effectués, sa pose du côté chaud en sous-face n’est pas continue... D’autres problèmes sont également rencontrés : les calculs de charge ne sont pas assurés pour les planchers légers ou plafonds suspendus, les pieds ne sont pas protégés des remontées capillaires ou les points singuliers relatifs à l’étanchéité à l’air ne sont pas traités. Pour l’isolation thermique par l’extérieur (ITE), ce sont les absences d’études particulières qui sont régulièrement remontées par les auditeurs Qualibat. Sur les 500 fiches établies, peu d’autres écarts sont constatés : parfois, l’étanchéité à l’eau n’est pas assurée au niveau des baies et des appuis, la hauteur en profilé de départ et terrain naturel n’est pas de 150 mm, ou les ventilations haute et basse ne sont pas assurées.

Nota bene : penser aux études préalables, calculs et notes de mise en service...


Du côté des systèmes actifs, comme les chaudières et installations de production d’énergie, le nombre de fiches dépasse tout juste le millier. Et il s’agit souvent d’absences de documents administratifs, comme la fiche de rapport de mise en service, la note de dimensionnement de l’appareil ou la plaque signalétique au bas du conduit mentionnant les propriétés de l’installation. Les études thermiques sont régulièrement manquantes dans le cas des pompes à chaleur air/eau ou des solutions bois. Pour les chaudières hautes performances, qu’elles soient au gaz ou au fioul, le calorifugeage des canalisations est souvent insuffisant. D’autres désordres plus rares sont mentionnés : pas de liaison équipotentielle des canalisations, pas de mise à la terre des parties métalliques... Qualibat relève enfin des écarts techniques très précis : décharge de soupape du groupe de sécurité non reliée à l’égout ou aux eaux usées (chauffe-eau solaire), disconnecteur non ou mal installé (PAC air/eau), résistance électrique d’appoint non alimentée directement depuis le tableau (chauffe-eau thermodynamique). Des points que les artisans devront attentivement contrôler s’ils veulent, in fine, obtenir le label RGE indispensable pour faire bénéficier les clients de toutes les aides à la rénovation énergétique. A moins de vouloir à tout prix figurer dans le palmarès des désordres de l’AQC dans quelques années...

G.N.
Grégoire Noble
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