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Rencontre avec Pascal Casanova, président d'Alkern

Marc Wast
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Arrivé chez Alkern au mois de janvier, Pascal Casanova en est devenu président fin mars. Une plongée dans le bain plus que rapide qui ne l’impressionne pas. Cet homme du sérail, ex Lafarge Holcim et qui est également passé chez BMI Monier, a la tête sur les épaules et appréhende avec un volontarisme éclairé ses nouvelles fonctions.

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Zepros Bati : Quel est votre sentiment général depuis votre prise de fonction chez Alkern ?

Pascal Casanova : C’est une très belle entreprise, une ETI à taille humaine qui est devenue leader sur son secteur d’activité. Avec un CA de 200 M€ et un effectif de 1000 personnes environ, je suis sûr que les pistes d’amélioration vont se faire rapidement jour. Du fait d’aborder trois marchés principaux (le bâtiment, les TP et l’aménagement extérieur), nous sommes en mesure d’équilibrer les variations de ces marchés tout en en renforçant les synergies.

 

ZPB : C’est effectivement important dans la mesure où le marché du bâtiment neuf n’est pas en grande forme en ce moment…

Pascal Casanova : C’est exact. Tous les indicateurs de la maison individuelle neuve ont quitté le vert avec une baisse de plus en plus appuyée depuis le début de l’année dernière. Pour le moment, nous n’en ressentons pas trop les effets mais nous risquons d’être bientôt confrontés au problème de la massification de la construction, peu favorable à la relance du marché de la maison individuelle. C’est pour cette raison que nous comptons développer notre activité sur le petit collectif jusqu’à R+3-R+4 où le bloc béton est peu présent.

 

ZPB : Comment allez-vous faire ?

Pascal Casanova : En innovant avec un système de façade qui intègre nos blocs Confort et Kosmo R1 (voir encadré). Dotés d’une âme isolante en mousse Airium, ils permettent de répondre aux cahiers des charges des promoteurs pour des petits immeubles d’habitation compatibles avec la réglementation actuelle et celle à venir. Le système est aussi capable de s’adapter à des logements aux géométries plus complexes, comme par exemple, pour les “dents creuses”. Autant d’avantages techniques et financiers qui nous permettent d’être très compétitifs par rapport aux autres solutions “non préfa”.

 

 

 

 

 

 

Pour Pascal Casanova, le nouveau président d’Alkern, « la priorité n’est pas l’augmentation à tout prix du R de nos blocs mais plutôt de favoriser l’écoconstruction biosourcée et l’économie circulaire ».

ZPB : Vous êtes largement précurseur dans le domaine des blocs biosourcés ; allez-vous persévérer dans cette voie qui pourtant se heurte à la réalité des coûts de la construction ?Pascal Casanova : Un de nos axes de développement dans les prochaines années sera l’écoconstruction biosourcée et l’économie circulaire. C’est une nécessité pour aller dans le sens des nouvelles réglementations qui veulent réduire drastiquement les émissions carbonées. C’est dans ce sens que nous avons lancé, ces dernières années, des blocs intégrant une grande partie de bois ou de miscanthus, tout en gardant les qualités intrinsèques d’un bloc “classique” en termes de résistance mécanique et de tenue au feu. Ces expériences nous aident à devenir référent dans les formulations de bétons plus complexes au titre desquelles le béton de chanvre devrait avoir toute sa place. Quant au recyclage, il devrait nous amener à repenser certains aspects de notre filière afin de pouvoir réutiliser le plus souvent possible des matériaux de seconde vie. Propos recueillis par Marc Wast
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