[Rénovation énergétique] Le négoce Second Œuvre engagé face à la mutation de ses métiers

Stéphane Vigliandi
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Presque seize mois après avoir lancé des négociations avec la Délégation générale à l’emploi et la formation professionnelle (DGEFP) et Akto, l’Appro en second œuvre du Bâtiment et de l’Industrie va signer un accord-cadre national. Son but ? Anticiper les compétences et métiers de demain en lien avec la transition écologique et digitale.

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Préparer le terrain aux mutations en cours dans la filière ! À l’image d’autres secteurs de la distribution (voir ci-dessous), la Confédération du commerce de gros et international (CGI) vient de “rentrer dans le dur” en matière d’engagement et de développement de l’emploi et des compétences (EDEC). « Un accord-cadre national a été acté et devrait être signé prochainement », indique un porte-parole de la CGI. En lien avec l’Opco Akto, l’organisation professionnelle qui agit pour le compte de la FDME (négoce en matériel électrique et génie climatique), de la FNAS (négoce en sanitaire, chauffage, climatisation et canalisation) et de la FND (négoce en décoration), franchit ainsi l’ultime étape pour constituer un EDEC “Rénovation énergétique”. C’est dès septembre 2020 que les premières négociations avaient démarré auprès de la DGEFP et Akto en inscrivant ce dispositif comme une « action prioritaire dans le plan d’études de la branche pour 2021-2022 », expliquait alors la CGI. Fil rouge de sa démarche ? Outiller les enseignes spécialisées dans le second œuvre et leurs salariés pour qu’ils puissent anticiper et s’adapter aux évolutions des compétences et des métiers de demain.

Sur le papier, l'EDEC vise entre autres à accompagner les négoces sur trois enjeux majeurs. Primo, maintenir et développer le savoir-faire et les compétences au sein des équipes internes et de la force de vente. Mais également « adapter les formations aux enjeux de la transition écologique et, en particulier, de la rénovation énergétique (pratiques écoresponsables pour un bâtiment durable, compréhension et diffusion des innovations technologiques, [évolutions des réglementations et des dispositifs d'aide de l'État], etc. », détaille la CGI dans un communiqué publié ce 4 janvier. Secundo, dans un contexte d’emplois toujours en tension, il s’agit encore d’améliorer l’attractivité des métiers du secteur auprès des jeunes et séduire de nouveaux profils. Tertio, l’EDEC vise enfin à épauler et « stimuler » les entreprises dans leurs transformations numérique et écologique (diagnostics, outils, compétences…).

Afin d’optimiser ce projet collectif, il est prévu notamment un contrat d’étude prospective (CEP) pour identifier en amont les besoins de formation, les métiers et compétences en tension dans les entreprises concernées. Des stratégies ad hoc seront mises en place pour y répondre. Autre levier : le développement de modules de formation à la vente et au conseil, des adaptations et déclinaisons relatives aux certifications professionnelles déjà existantes, ainsi que la création d’un portail web mettant à disposition de manière simplifiée des données relatives aux emplois et aux compétences du secteur. La mise en place de cet EDEC s'inscrit dans le cadre du Plan d'investissement dans les compétences (PIC) mis en œuvre par le gouvernement pour soutenir les ambitions du plan France 2030. Pour financer l'ensemble de ses actions, l'EDEC “Rénovation énergétique” devrait bénéficier d'un cofinancement à 50-50 de l'État et d'Akto. Stéphane Vigliandi

FOCUS • Plans d’action dans d’autres filières

→ Début 2020, l’OpCommerce auquel est rattachée entre autres la distribution Bricolage avait signé son troisième EDEC relatif à la transition écologique et digitale de la filière.

→ Au cours de l’automne 2021, la FFQ a initié une étude pour établir la cartographie des métiers dans la branche avec l’appui de son Opco Akto. Le but est entre autres de recueillir des données relatives aux métiers d’avenir, à ceux en tension et à ceux en forte mutation ou risque d’obsolescence.

→ Dans le même esprit, la FDMC a ouvert mi-novembre 2021 son Observatoire des métiers.

Stéphane Vigliandi
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