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« Il faut agir et vite pour sauver le logement neuf » : la FFB alerte et préconise

Marie Laure Barriera
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« Il faut agir et vite. Si rien n’est fait pour 2021, l’année 2022 s’annonce catastrophique », c’est en substance ce que le président de la FFB a adressé comme message lors d’une présentation des résultats 2020 et des perspectives d’activité pour l’année qui vient (voir tableau ci-dessous). Olivier Salleron n’a en effet pas caché ses inquiétudes pour le marché du neuf. Un marché qui vit une crise « historique », certes renforcée par la crise sanitaire mais pas uniquement et se solde par une chute de 22 % dans le logement et de près de 23 % dans le non résidentiel. Et ce ne sont pas les annonces sur la RE2020 qui le rassure. « Les nouvelles obligations et le calendrier qu’on nous impose sans concertation vont accroître les difficultés ». Les facteurs qui pèsent sur une relance du logement neuf sont multiples : durcissement des conditions de crédits qui bloquent les projets des primo-accédants, lutte contre l’artificialisation des sols, nouvelles règles parasismiques, tri sélectif des déchets de chantier désormais sur 7 flux…La liste énumérée par Olivier Salleron est longue, et vient donc maintenant s’y ajouter la nouvelle réglementation RE2020.

Si la FFB réaffirme être favorable à l’orientation générale de réduction des émissions carbone du Bâtiment, elle souhaiterait être entendue notamment sur un point de désaccord fondamental : celui des surcoûts, qui ont été évalués en moyenne à 4 % par le gouvernement. La Fédération, elle parle plutôt d’une fourchette de 7 à 15 %, s’appuyant sur l’exemple des chaudières gaz qui seront interdites dans le neuf à partir de juillet 2021 pour les remplacer par des pompes à chaleur.

Pour la FFB, il est clair que l’absence de prise en compte du segment du neuf dans « France relance » va se traduire par une baisse des mises en chantier de 12,6 % en logement et de 6 % en non résidentiel et d’un recul des permis d’environ 9 % en logement et 3 % dans le non résidentiel.

Des propositions pour compenser la RE2020
Aors, comment agir pour impulser une nouvelle dynamique sur le marché, en tenant compte de ces paramètres ? La FFB d’une part demande une véritable concertation, et elle formule d’autre part plusieurs propositions, qu’elle appelle des mesures « coups de poing ».
La première, la création « d’un crédit d’impôt transitoire à la primo-accession dans le neuf. Il s’élèverait à 40 % du montant des cinq premières annuités plafonnées et serait cumulable avec le Prêt à taux zéro. Cette aide intégrerait « France relance » et serait donc mise en place pour deux ans (2021-2022). » La deuxième mesure aurait pour objectif de compenser une partie des surcoûts entraînés par la mise en place de la RE2020. Pour cela, la FFB imagine « un complément au crédit d’impôt précédent, par exemple de 10 points de pourcentage, l’aide s’établissant alors à 50 % des annuités prises en compte sur cinq ans. Le dispositif pourrait s’élargir aux secundo-accédants, avec une aide s’élevant à 10 % des cinq premières annuités plafonnées » Enfin, la Fédération souhaiterait une majoration du Pinel, c’est-à-dire une augmentation « des taux de réduction d’impôt pour les logements "labellisés RE2020" ».

Et la rénovation dans ce contexte ?

Le marché de la rénovation bénéficie d’un plan de relance, et a été moins durement touché par la crise sanitaire. En 2021, l’activité reviendrait au niveau de 2019, après avoir reculé de 8,2% en 2020. Toutefois, nuance Olivier Salleron, l’accent est mis sur la rénovation énergétique, hors de ce segment, les travaux sont plutôt en recul, lié à la baisse des transactions dans l’ancien. La FFB souhaiterait également que les ménages aisés bénéficient plus largement du dispositif Ma PrimeRenov’ : elle ne concerne pour ces ménages que les rénovations lourdes les plus performantes.

C’est un tableau plutôt sombre que dessine la FFB pour 2021. La hausse globale d’activité d’un peu plus de 11 % en volume, prévue pour 2021 ne permettra pas de rattraper 2020. Et la comparaison avec 2019, ressort en recul de 5,6 %, hors effet prix. Des chiffres volontairement alarmistes ? Non répond Olivier Salleron, nous sommes dans « l’hypothèse haute », comme pour mieux encore alerter le gouvernement et lui signifier qu’il est à « l’heure des choix » pour sauver la construction.

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Marie Laure Barriera
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