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2019 : la Capeb sur tous les fronts de l'artisanat

Marie Laure Barriera
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Pour la traditionnelle cérémonie des voeux, la Confédération de l'artisanat n'a pas sacrifié à la tradition mais c'est sous le signe de la revendication, ou plutôt des revendications, que son président Patrick Liébus a placé son discours le 10 janvier. Positionnée plus que jamais en tant qu'organisation représentative des artisans, elle entend ainsi défendre la profession sur toutes les préoccupations persistantes de 2018 et les nouveaux sujets pour 2019.
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2018 s’est achevée en demi-teinte et 2019 apporte déjà de nouveaux sujets sur lesquels la Capeb entend bien poursuivre son travail de revendications. Des vœux combatifs, c’est donc ainsi que l’on pourrait qualifier le discours prononcé devant un parterre de partenaires institutionnels, industriels et distributeurs le 10 janvier. Au bilan des luttes menées en 2018, figurent plusieurs sujets, parmi lesquels l’adoption de la loi ELAN. Déclarant être satisfait de « l’adoption de l’obligation d’étude des sols pour la construction de maisons individuelles dans certaines zones et de la suppression de la dérogation à la loi MOP », Patrick Liébus a estimé dans le même temps, que le texte n’allait pas assez loin dans la simplification des mesures en matière de réhabilitation et de rénovation du parc existant. Toutefois, plusieurs succès sont à mettre à l’actif de l’artisanat, tels que la préservation du caractère obligatoire du stage de préparation à l’installation (SPI) qui « permet de garantir un meilleur taux de réussite des créateurs d’entreprise », l’abandon des dispositions concernant le Gazole Non Routier (GNR) et plus généralement de la suppression de la hausse de la taxation des carburants, ou encore la réintroduction des fenêtres dans le CITE. En revanche, au tableau des regrets et insatisfactions figurent toujours le manque de moyens alloués au Plan de rénovation énergétique des bâtiments, ainsi que l’absence de réelle concertation avec les entreprises artisanales. Un bilan 2018 qui s'avère ainsi très mitigé, alternant entre déception, réussite et mécontentement, selon le président de la Capeb.
Des débats sous tensionAvant d’attaquer la liste de ses engagements pour 2019, Patrick Liébus a tenu à revenir sur le sujet chaud du moment, à savoir la transformation des OPCA en OPCO, qu'implique la réforme de la formation professionnelle. A l’heure du choix de l'opérateur de compétence, la Confédération vient en effet de créer la surprise. Partie prenante des négociations paritaires pour la constitution d’un OPCO de la construction, et signataire avec d’autres organisations professionnelles de l'accord, elle a parallèlement entamé une procédure pour rejoindre un autre opérateur : l’OPCO PEPSS (Opérateur de compétence des Professions de l’Entreprise de Proximité et de Ses Salariés). Cette initiative lancée et portée par l’U2P, serait davantage adaptée aux artisans et TPE qui y aurait accès à des services spécifiques en matière de formation, argumente la Confédération. Pour Patrick Liébus, le choix semble fait et il appelle maintenant les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités, en se prononçant sur « la cohérence des champs des deux OPCO « choisis » par la CAPEB ». Pour l’heure, et en attendant la décision du gouvernement, d’autres motifs de vigilance font réagir le président : prélèvement à la source, règlement de coordination des systèmes de sécurité sociale, ouverture de la grande consultation à laquelle l’organisation prendra part pour porter « les propositions et revendications concrètes et immédiates des entreprises de proximité et rappeler ses propositions en matière de fiscalité et de transition écologique. », les sujets ne manquent pas. Et Patrick Liébus, en ajoute un dernier, et pas des moindre, celui de la représentativité patronale. Un dossier prioritaire pour la CAPEB qui souhaite que les règles actuelles soient modifiées afin d'être reconnue « comme première organisation patronale de France en nombre d’entreprises adhérentes. » Une bataille supplémentaire aux enjeux multiples qui animera sans doute ces prochains mois.
Marie Laure Barriera
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