Activité des chantiers : des curseurs de plus en plus positifs
De 53 % le 7 mai, la part des chantiers ayant repris leur activité est passée à 72 % le 15 mai pour finalement parvenir à 83 % lors de cette dernière vague d’enquête arrêtée au 29 mai. Même si tout n’est pas revenu au niveau d’avant cirse, note le Réseau des Cerc, qui pilote cette étude chaque semaine pour le compte de la Capeb et de la FFB, la situation évolue dans le bon sens.
Fin mai, les chantiers affichant un niveau d’activité normal sont devenus majoritaires à 53 % (50 % en second-œuvre et 65 % en gros œuvre). Positive également, la part des salariés et intérimaires ETP (équivalent temps plein) du secteur présents avant la crise sanitaire qui sont actuellement en activité, avec un taux de 85 %.
Evolution notable, sur cette vague de reprise des chantiers, les écarts par typologie d’entreprise en nombre de salariés se sont tassés, de même que par secteur d’activité : gros œuvre et second œuvre se rapprochent avec respectivement 90 et 82 %.
Quant aux critères géographiques, toutes les régions sont proches des 80 % d’activité, seule L’Île-de-France reste bien en deçà à 69 % (elle était à 54 % mi-mai).
Commande publique : pourrait mieux faire
Mais si la reprise est là, certains chantiers sont donc toujours à l’arrêt, en particulier sur les marchés publics qui pèse 43 % des projets bloqués. Parmi les freins encore cités : dans 41 % des cas, la maîtrise d’ouvrage ou maîtrise d’œuvre n’a pas finalisé les conditions de reprise ; 19 % connaissent des problèmes d’approvisionnement en matériaux et/ou fournitures sur les chantiers ; enfin, pour 11 %, l’organisation des chantiers est impossible à adapter. D’autres raisons sont citées, telles que le problème des surcoûts des chantiers (6 %), la gestion des équipements sanitaires (5 %), ou encore des problèmes de personnel au sein de l’entreprise (4 %).
La question des surcoûts : une épine toujours présente
Sur une question qui fait particulièrement débat dans la filière actuellement, celle de la répartition des surcoûts, l’enquête apporte un éclairage précis. En effet, 83 % des entreprises déclarent aujourd’hui supporter entièrement cette charge. 11 % parviennent à la répercuter sur leurs factures et dans 2 % des cas, ils sont partagés. Sur cette question, les écarts sont importants selon la taille des entreprises. Ce sont en effet les entreprises inférieures à 20 salariés qui ont le plus de mal à les répercuter ou à les partager. Entre 1 à 9 salariés, 93 % des entreprises les prennent entièrement à leur charge. Une vraie interrogation pour l’avenir puisque ces mêmes entreprises sont loin d’avoir retrouvé un niveau d’activité permettant de compenser ces investissements. M.-L. Barriera