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Chez Point.P, les artisans peuvent recycler les métaux grâce à l’appli KaouKab

Stéphane Vigliandi
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Kaoukab - Collecte d'encombrants métalliques sur une chantier

Nouvelle initiative en matière d’économie circulaire et sociale pour l’enseigne-phare du groupe Saint-Gobain. Depuis quelques semaines, le distributeur multispécialiste collabore avec la start-up parisienne KaouKab pour organiser la collecte gratuite des déchets et encombrants métalliques issus des chantiers du Bâtiment.

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Un petit pas pour les déchets métalliques du Bâtiment, mais un grand pas pour la planète ? C’est en quelque sorte l’ambition de KaouKab (kawkab : la “planète” en arabe littéraire). Installée à Paris dans le IXe arrondissement et créée en octobre 2017, son président-fondateur Ghaess Alshorbajy affiche un parcours professionnel presqu’exclusivement dans l’univers du recyclage des déchets – ceux produits entre autres par la filière du BTP.

Le dirigeant a notamment collaboré pour une autre start-up, Lemon Tri, avant un passage de quelques mois en tant qu’acheteur de métaux chez Derichebourg Environnement. Déjà acteur actif dans le domaine de l’économie circulaire via sa feuille de route stratégique RSE, Point.P vient d’officialiser son partenariat avec KaouKab. La philosophie de la start-up parisienne est « en totale cohérence avec les valeurs de l’enseigné », souligne le distributeur dans un communiqué diffusé le 29 juin.

Via une appli « accessible aux professionnels, mais aussi aux particuliers », Xavier Champenois, co-gérant de KaouKab, détaillait le business-model développé par Ghaess Alshorbajy lors de l’émission “Planète locale” diffusée le 20 juin dernier par BTM-TV Île-de-France.

« Avec 14 millions de tonnes de métaux récupérés en 2019 en France (vs 200 millions de tonnes en Europe et 1 milliard de tonnes dans le monde), le marché devrait progresser entre +2 à +3% par an jusqu’en 2027 au niveau européen. À horizon 2050, l’acier recyclé pourrait couvrir 65 % de la demande mondiale. Un prix des matières premières secondaires inférieur à celui des matières primaires, actuellement très élevé, encouragera son développement. »
Pascale Mégardon-Auzepy, directrice des études économiques du groupe Crédit Agricole (publication du 03/02/2022)

Lutter (aussi) contre la précarité

« En grande densité urbaine, constate Xavier Champenois, les personnes âgées rencontrent des difficultés pour évacuer leurs encombrants » (vélos et électroménager usagés, ferraille, métaux, fonte, etc.). Du côté des professionnels du Bâtiment entre autres, l’entreprise s’appuie sur un réseau de collecteurs de déchets métalliques : les ferrailleurs. C’est « une population marginalisée et invisible », reconnaît Ghaess Alshorbajy.

Selon son associé, « KaouKab a pu réussir le parcours d’insertion dans le monde du travail avec cinq collecteurs ». Micro-entrepreneurs, auto-entrepreneurs… : l’entreprise a décidé de « faire confiance au savoir-faire » de cette population souvent précaire. « Nous les mettons en contact avec les organismes compétents [Assurance maladie, Urssaf, etc.] qui les aident à se mettre en règle […] pour qu’ils continuent à exercer leur activité dans un cadre organisé et légal », précise la start-up sur son site internet. Et de souligner que son dispositif de recyclage et d’économie sociale n’induit « aucun coût caché ».

En avril 2022, Point.P a testé un premier enlèvement avec KaouKab sur son agence de Fleury-Mérogis (Essonne) en pleine rénovation. Après remise des bordereaux réglementaires, les ferrailleurs ont pu collecter en 2 heures 700 kg de déchets (racks métalliques) entreposés dans la cour Matériaux.
Depuis, neuf autres collectes ont eu lieu dans des agences franciliennes situées à Ivry-sur-Seine (94) Les Ulis (91) et Versailles (78).

Valorisation chez Point.P

À travers ce partenariat, l’enseigne de Saint-Gobain « sollicitera désormais KaouKab pour la reprise de ses propres déchets métalliques, notamment dans le cadre de grands chantiers », mais aussi lors des travaux de rénovation de ses points de vente franciliens. Ou encore dans les grandes agglomérations en province où « le service est actuellement disponible », précise le distributeur dans son communiqué.

Via l’appli de KaouKab, artisans et installateurs indiquent les volumes de déchets à récupérer – « à partir de 30-40 kg en général », selon Xavier Champenois – et le lieu d’enlèvement. Ces informations sont ensuite directement transmises au réseau de ferrailleurs indépendants et membres pour les revendre à des repreneurs partenaires.

« Aujourd’hui, la collecte des déchets métalliques est assurée par une population marginalisée et invisible : les “ferrailleurs”. À KaouKab, nous avons choisi de faire confiance à leur savoir-faire. »
KaouKab, sur son site internet
 

Gratuite pour les producteurs de déchets, la collecte est assurée le jour même par les ferrailleurs qui sont, par ailleurs, sensibilisés au port des EPI réglementaires pour « travailler dans des conditions optimales de sécurité ».

Via un post publié ce 1er juillet, Nicolas Godet, le directeur général de Point.P, évoque « une collaboration pleine de sens ». Et un tout premier bilan : « Grâce à ce partenariat, près de 10 tonnes de déchets métalliques ont déjà été enlevées dans nos agences franciliennes depuis le mois d’avril. Et nous ne comptons pas nous arrêter là ».

Avec ce business-model mis en œuvre, par exemple, dans la filière des menuiseries extérieures*, KaouKab estime, à son niveau, participer à la structuration et à la formalisation d’une profession encore trop souvent en marge. Mais également participer à son échelle à une démarche d’inclusion et de solidarité dans le monde du travail. Et au bénéfice de l’économie circulaire.
* À l’image de l’association Valouest, dans le Finistère, qui s’est entourée de partenaires issus de l’économie sociale et solidaire depuis 2021.

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Kaoukab et les ferrailleurs
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Appli Kaoukab
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Appli Kaoukab

À propos de Kaoukab

• Entre 100 et 200 tonnes d’encombrants métalliques sont collectés et recyclés tous les mois.

Plus de 350 clients utilisateurs (à date) et 25 nouveaux membres par mois.

La start-up rémunère les collecteurs en achetant la ferraille au prix du marché, puis les revend aux centres de traitement et de recyclage. Camions, équipements (EPI…), carburant et assurances sont à la charge des collecteurs.

En 2021, l’entreprise sociale a revendiqué un chiffre d’affaires de 500 k€ HT (vs 260 k€ en 2020). Elle a bénéficié de 70 k€ de subventions, et bénéficie du soutien des programmes Pulse du groupe SOS et “La Saison Circulaire” (groupe Suez).

(Source : Kaoukab)

Stéphane Vigliandi
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