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Éqip a adopté le statut de SAS pour gagner en souplesse

Stéphane Vigliandi
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Salon Formatech 2022 - Eqip.

En changeant de statut juridique pour devenir une société par actions simplifiée (SAS), l’ex-GIE de spécialistes indépendants en Quofi a souhaité bénéficier d’un fonctionnement plus souple.

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Est-ce un changement de dimension qui se profile pour le groupement de distributeurs spécialisés dans les métiers de la quincaillerie ? « Absolument pas ! Cette évolution statutaire de notre GIE [né de la fusion, fin 2016, des groupements Fédis créé en 1964 et Seba fondé en 1997 : Ndlr] pour devenir une SAS avait été proposée par le conseil d’administration. Il s’agit d’un ajustement technique en vue d’apporter une souplesse contractuelle et de fonctionnement auprès de nos dix-sept membres. Sur un marché du Quofi [quincaillerie, outillage, fournitures industrielles] qui a évolué ces dernières années, la structure de GIE devenait sans doute plus contraignante », explique Anne-Marie Bihel, la secrétaire générale d’Éqip.

Autre argument avancé ? « Le statut de SAS présente aussi l’avantage de bénéficier d’une structure évolutive facilitant les partenariats. Nous pouvons aussi encore renforcer notre crédibilité vis-à-vis de nos partenaires (fournisseurs, banquiers, clients) », souligne la manager. Avant de préciser toutefois qu’« il ne s’agit pas de transformer nos fondamentaux, mais de continuer entre autres de nous élargir en termes de compétences marchés et métiers ».

Groupement de niveau 2

À l’occasion du salon inversé et de la convention Formatech à Bordeaux en 2022, Rik Lecot, le président d’Éqip, avait d’ailleurs annoncé que la centrale allait encore développer l’offre en fournitures industrielles (FI) « en intégrant des marques incontournables ». De nouveaux fournisseurs qui, a priori, intègreront le plan de référencement dès janvier 2024.

« Nous nous ouvrons aussi la possibilité de proposer progressivement plus de services à nos membres, comme à nos partenaires. En revanche, il n’est pas question − pour le moment − de passer d’un groupement de niveau 2 (centrale de référencement et de services) à un groupement de niveau 3 (centrale d’achat) », confie Anne-Marie Bihel.

Au-delà des FI identifiés comme un nouveau levier de croissance (voir Entretien ci-dessous), le groupement d’indépendants entend aussi réactiver le développement de son maillage territorial. En janvier 2021, trois de ses adhérents historiques (Legallais, groupe Setin et Trenois Decamps) étaient sortis, tandis que le réseau DomPro faisait son entrée.

Des dossiers d’adhésion sont en cours d’examen et pourraient faire l’objet d’annonce lors du 8e salon Formatech qui se tiendra à Lyon les 6 et 7 septembre. Actuellement, la SAS Éqip dispose d’un capital variable de l’ordre 22 k€. Ce changement de statut est opérationnel depuis mars 2022.

Éqip • Chiffres clés

Près de 2 Md€ de CA ventes en 2022 vs 1,8 Md€ en 2021.

• 180 fournisseurs référencés.

• 17 adhérents avec des profils d’activité allant de 3 M€ à 430 M€ de CA.

• 600 points de vente (vs 560 en 2021), 6 500 collaborateurs.

ENTRETIEN AVEC… Rik Lecot, président d’Éqip
« Fourniture industrielle, “le” nouveau levier de développement »

2022 plutôt bien orienté, mais un rééquilibrage en 2023 ?

R. L. : Si la fin de l’exercice 2022 s’est caractérisée par un retour à un niveau d’activité plus normal, c’est nettement plus “l’inconnu” cette année ! Tout comme l’an passé, les hausses tarifaires et des soucis d’approvisionnement plus ou moins persistants pour certaines familles de produits telles que l’outillage pèsent sur l’activité de nos négoces.

Nous assistons en parallèle à un nécessaire rééquilibrage lié à l’effet de surstockage de 2021. Néanmoins, eu égard à la conjoncture globale dans le BTP, il faut s’attendre à un phénomène de décompensation cette année qui était déjà prégnant dès le second semestre 2022.

Il peut aussi s’agir d’une certaine correction du marché après les deux exercices exceptionnels de 2020 et 2021. In fine, l’activité sera sans doute étale, voire en léger repli cette année. Mais les volumes, eux, seront encore en baisse dans un climat d’inflation et de baisse du pouvoir d’achat des ménages qui induit, par ailleurs, une revalorisation salariales des collaborateurs des négoces. À noter aussi que les ventes en BtoC ont tendance à décroître encore plus ou moins dans la même veine que l’an dernier.

« La FI draine aujourd’hui entre 6 % et 8 % de l’activité globale d’Éqip. La conjoncture a réveillé la nécessité d’accélérer sur ce marché. Nous avons donc créé une commission ad hoc. »

La fourniture industrielle : planche de salut ?

R. L. : Lors de notre assemblée à Biarritz mi-2022, Éqip avait acté que nous devions plus nous renforcer sur les segments des fournitures industrielles − hors aciers bruts. Face aux avis de gros temps liés à la conjoncture, la FI représente un levier de développement chez Éqip pour une partie de nos dix-huit membres qui ne développent pas forcément bien cette activité.

Le but est de travailler mieux encore cet univers pour préparer l’avenir. Dans notre feuille de route, les dix commissions sur lesquelles nous nous appuyons déjà s’étoffe avec deux autres commissions : l’une dédiée aux FI, l’autre au soudage. Leur rôle : discuter avec les fournisseurs, mais aussi être force de propositions et de conseils auprès de nos membres.

À cet effet, nous bénéficions de l’expérience de notre adhérent DomPro. Le but est d’inciter ses confrères au sein du groupement à prendre le virage des FI. Reste qu’Éqip est et restera une centrale de référencement. Nous n’avons pas vocation à migrer vers un statut de centrale d’achat.

Stéphane Vigliandi
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