En 2023, l’industrie française des peintures n’a pas perdu (toutes) ses couleurs
La Fédération des industries de peinture, colles, encres et résines (Fipec) constate que, malgré une baisse des volumes en 2023, le bilan est resté stable. Elle confirme un chiffre d’affaires de 5 Md€ pour 20 000 salariés, ce qui en fait un secteur important de l’économie.
La Fipec est rassurée : elle maintient à la fois son activité (5 Md€ de CA pour la filière) et son ancrage territorial pour l’emploi. En 2023, le secteur des peintures, lasures, enduits et vernis, a pourtant connu une baisse dans le Bâtiment (-2,5 %), engendrée par le gros trou d’air de la construction (-22 %) et la stagnation des transactions immobilières (-22 %).
Même les peintures et vernis pour le grand public ont connu un léger recul (-1,8 % en valeur) mais ce segment avait connu un fort regain d’intérêt au moment du Covid et de la concrétisation de projets de bricolage et d’amélioration de l’habitat.
Les colles, mastics et adhésifs ont également subi les conséquences de la conjoncture immobilière déprimée (-12,4 % en volume). Ces produits ont aussi été impactés par la hausse du coût des matières premières.
Mais les industriels se sont recentrés sur les solutions à forte valeur ajoutée, d’après la Fipec, amenant finalement une progression en valeur de ce segment (+1,7 %).
Trop d’importations de chez nos voisins
Sur l’exercice 2023, la balance commerciale française reste légèrement déficitaire (7 000 tonnes importées et 87 M€ dépensés alors qu’elle enregistrait un excédent en 2022, avec environ 10 000 tonnes exportées et 16 M€ engrangés).
La Fipec note que des hausses conséquentes d’importations ont été réalisées auprès de l’Allemagne (+10 % en valeur), des Pays-Bas (+20 %) et du Royaume-Uni (+16 %). Les exportations de peintures ont également progressé vers l’Allemagne (+9 %), tandis que les adhésifs ont été plus demandés en Belgique (+20 %) et au Royaume-Uni (+14 %).
Jacques Menicucci, président de la fédération, explique : « La stabilité de ce bilan et les perspectives moins favorables attendues pour 2024 n’entament pas la confiance à long terme des industriels et de la Fipec ». Il rappelle que la filière concentre 8 % des effectifs salariés du secteur de la chimie en France, et qu’ils sont, quasiment uniquement embauchés en CDI (94 %).
« Les efforts déployés en 2023 pour renforcer l’attractivité des métiers, accompagner les talents tout au long de leur parcours et favoriser l’emploi des seniors demeurent des enjeux prioritaires pour nos entreprises », ajoute le responsable. Pour lui, l’élaboration d’une réglementation raisonnable et favorable à la R&D et à l’innovation serait de nature à favoriser le développement d’une chimie de formulation plus durable.
« Nos entreprises doivent pouvoir continuer à envisager l’avenir en toute confiance pour répondre au mieux aux enjeux des transitions sociales et environnementales », déclare de son côté Guillaume Frémaux, président du Sipev (syndicat des producteurs de peintures, enduits et vernis).