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Artisanat du Bâtiment, un 3ème trimestre mieux que prévu, mais ensuite ?

Marie Laure Barriera
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Pour sa conférence post-rentrée, le président de la Capeb, Jean-Christophe Repon s'est livré à un exercice d'équilibriste. Maintenir une dose d'optimisme en s'appuyant sur le rebond de l'activité du 3ème trimestre, mais en même temps appeler à la prudence pour les prochains mois. D'autant que les mesures en faveur de la rénovation, lui apparaissent encore bien trop complexes pour espérer atteindre, ou du moins, amorcer la massification des travaux attendue.
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Un troisième trimestre mieux qu'attendu

"Inespéré", c'est le qualificatif employé par la Capeb pour commenter l'activité des artisans au 3ème trimestre. La surprise vient du segment de la construction neuve que tous les analystes attendaient en fort repli, mais qui finalement progresse de +1%. Toutefois, les explications ne laissent pas entrevoir une évolution positive durable. Cette croissance est à mettre au compte du rattrapage des chantiers mis en attente. "Le nombre de mises en chantier recule de 6,8 % sur les douze derniers mois pour atteindre 380 300 et le nombre de permis de construire fléchit de 11,7 % avec 390 900", observe la Capeb qui mise sur une fin d'année moins dynamique, aux vues des permis de construire passés sous la barre des 400 000 en juillet dernier.

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Rénovation, un 0% "satisfaisant"

Les artisans du Bâtiment ont enregistré un retour à la stabilité, avec une activité au même niveau qu'au 3ème trimestre 2019. "Nous trouvons ce chiffre satisfaisant, ce qui peut paraître étrange", explique Jean-Christphe Repon, mais rappelons que ce 0% fait suite à une chute de 24% au deuième trimestre. Sur ce segment, largement porté par le logement, la rénovation énergétique contribue à l'amélioration en enregistrant +0,5%.

Cette catégorie de travaux va-t-elle faire mieux dans les mois et l'année à venir, sous l'effet du plan de relance mis en place par le gouvernement ? Pour Jean-Christophe Repon, Ma PrimeRenov aussi bien que le dispositif des Certificats d'Economie d'Energie sont bien loin de bénéficier des mesures de simplification qui avaient été promises. L'autre frein, la lenteur de l'administration des dossiers et surtout des paiements, dont le retard pris lors du confinement a du mal a être résorbé.

Autre frein possible, la nouvelle mouture du RGE. Si l'objectif est clairement de lutter contre les différentes fraudes, la multiplication des catégories de travaux et des contrôles pourraient décourager nombre d'artisans à s'engager dans les démarches ou même à renouveler ce précieux sésame ouvrant droit aux aides. (Lire son interview )

Toujours sur le terrain de la rénovaton, Jean-Christophe Repon a rappelé d'ailleurs le combat persistant de la Capeb pour obtenir une TVA à taux réduit plus large.

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L'enjeu en cette période très incertaine, où la croissance est de retour mais reste très fragile est bien de restaurer la confiance, tant dans les entreprises que chez leurs clients. Les entreprises artisanales, si un bon niveau d'activité perdure, sont capables de créer de l'emploi. Elles sont aujourd'hui en grande majorité à 100 % de leur capacité de production. « Nous sommes certains que la promesse d’embauche dans l’artisanat pourrait atteindre 10 000 emplois créés, à deux conditions. D’abord, il faut faire coïncider les demandes et les offres qui doivent se rencontrer à l’échelon des territoires, c’est-à-dire là où les compétences par métiers et les demandes sont les plus rapprochées. Et deuxio, l’incertitude, que la crise sanitaire fait peser sur l’économie, soit levée. », analyse le président.

L'enquête d'opinions sur les freins à la reprise montre que la situation a évolué depuis l'été. 50 % des entreprises déclarent n’avoir aucune difficulté. Arrivent ensuite dans l'ordre : un retard des chantiers (34%), le refus de la clientèle privée de poursuivre les chantiers (pour 16%), des problèmes d’approvisionnement en matériaux et produits bâtiment pour 12%.

L'ensemble de ces éléments réunis, la Capeb avoue son incapacté à établir des prévisions d'activité. A la place elle formule des hypothèses, tablant sur une année 2020 à -9%, et un retour dans le positif en 2021 à+6 à/+8%. Dans la mesure, toutefois, où aucune décision de reconfinement "dur" n'était prise. (M-L. Barriera)

Marie Laure Barriera
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