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[Covid-19 et reprise partielle] Pourquoi le patron de Caséo interpelle le gouvernement

Stéphane Vigliandi
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Jean-Marc Meyniel

Alors que la France est entrée en récession au premier trimestre 2020 avec une croissance à -6 %, Jean-Marc Meyniel qui est à la tête de l’enseigne Caséo, alerte les pouvoirs publics sur « l’enjeu de reprendre une activité commerciale ».

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Dans la filière du Bâtiment, il y a des chefs d’entreprise qui, depuis le 17 mars dernier, y vont de leurs “coups de gueule” face aux difficultés à reprendre une activité même partielle. Il y a également ceux qui appellent, entre autres, à préserver la chaîne des paiements.

Ces derniers jours, beaucoup relayent et partagent d’ailleurs, sur les réseaux sociaux, un message du Centre des jeunes dirigeants (CJD). Sa consigne ? Dans un singulier parallèle, l'association nationale invite tous les acteurs économiques à adopter – aussi – « les gestes “barrières” pour protéger l’économie ».

De leurs côtés, depuis l'annonce des premières mesures du confinement, toutes les organisations professionnelles du secteur du BTP – tant en amont qu'en aval - restent en contact permanent avec les pouvoirs publics pour que l'ensemble des acteurs de la filière puissent préserver la santé de leurs salariés. Mais aussi la santé financière des entreprises.

Ce samedi 11 avril, Jean-Marc Meyniel, lui, a décidé de prendre la plume pour interpeller directement le gouvernement. Dans une lettre ouverte de deux pages (voir ci-dessous), il veut alerter le Premier ministre, Bercy et le ministère du Travail. D'autant que, comme l'ensemble de ses confrères, il est confronté à des impératifs souvent opposés pour garantir la sécurité sanitaire de collaborateurs volontaires ou d'astreinte, ainsi que celle de leurs fournisseurs et des maîtres d’ouvrage... tout en essayant de maintenir un niveau d’activité suffisant.

Énergie vaine ?

Le directeur de l’enseigne Caséo « espère sensibiliser à l’enjeu de nous laisser reprendre notre activité commerciale avec toutes les précautions qui s’imposent », écrit-il. À la tête de la franchise et de la centrale basée à Arras, dans le Pas-de-Calais, il souligne néanmoins « un travail exceptionnel et très rapide » fourni par « nos syndicats professionnels » pour « rédiger les process précis les plus stricts permettant de reprendre à la fois la production industrielle et la mise en œuvre des produits sur les chantiers ».

Ciblant les cémistes et les particuliers sur ses deux spécialités (les menuiseries et cuisines sur mesure), le franchiseur rappelle aussi qu’« il est possible de s’approvisionner pour les commandes que nous avons pu enregistrer avant le confinement ».Tout comme « il est également possible d'installer ces produits sur les chantiers chez nos clients », estime Jean-Marc Meyniel.

Reste que s'il concède volontiers que « la vente de menuiseries ne relève pas d’un secteur dit “essentiel” », au sens où le gouvernement l’a défini dès l'annonce de l'état d'urgence sanitaire, ce patron d'enseigne reste toutefois pour le moins circonspect : « Comment interpréter qu’un caviste ou qu’une jardinerie, par exemple, soient autorisés à accueillir du public ? », interpelle-t-il.

Avant de prévenir : « Toute cette énergie à relancer la filière aura été totalement vaine si vous ne nous autorisez pas à reprendre une activité commerciale. Nous sommes en train de vider notre carnet de commandes, et à défaut de pouvoir le renouveler, toute l’activité s'arrêtera sous quelques semaines ».

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Stéphane Vigliandi
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