« Une période riche en échange »

Comment se déroule la reprise ?

Gilles Nourry : Pour les adhérents Mat+, il y a eu un gros rebond dès le mois de juin 2020, qui a perduré jusqu’au début de 2021 et qui va même en s’amplifiant. Le rythme est là et l’activité soutenue. À la fin de l’an passé, l’activité était supérieure à celle de 2019 (+3,5 %) avec un rattrapage du retard enregistré en mars-avril-mai. Aujourd’hui, les progressions mensuelles sont à +20 % a minima par rapport à 2020 et +15 % par rapport à 2019.

Quel impact du prix des matériaux sur votre activité ?

François-Xavier Guilloux : L’acier est très présent en couverture, dans les murs, l’impact est donc fort. Sur le bois, les quotas sont handicapants et freinent la progression. Viendra un moment où le marché ne va plus l’accepter et cela va tasser le marché de la construction neuve en raison de surcoûts trop importants (+10/+15 %), des projets seront remis à plus tard. Avec l’arrivée de la RE 2020 qui est très favorable à ce matériau, on se tire une balle dans le pied. Les capacités françaises ne sont pas à la hauteur de la demande.

G. N. : Les pénuries et augmentations touchent tous les fournisseurs, sans négociation possible. Nous sommes contingentés sur des produits comme les plaques de plâtre ou les isolants laine de verre, sans parler du bois et des panneaux. Les hausses de prix sont globales

Quelle perspectives entrevoyez-vous ?

F.-X. G. : Nous n’avons pas eu la possibilité de beaucoup stocker tant l’événement a été soudain. Les délais se rallongent et les commandes actuelles sont à 6 mois. Il faut préserver des volumes pour éviter le chômage technique des artisans. Mais qu’en sera-t-il de la solvabilité des clients si leurs chantiers se font à perte ? Et s’ils doivent commencer à rembourser leur PGE en mars-avril 2022 ? Quoi qu’il en soit, les prix ne redescendront pas aux niveaux antérieurs. D’autant que la filière REP doit aussi entrer en vigueur au 1^er janvier, et imposera de faire plus qu’actuellement dans la reprise des déchets des clients.

Quelles nouveautés pour le réseau ?

G. N. : L’action s’est poursuivie sur le digital avec un catalogue amélioré et la finalisation d’outils de communication pour des promotions. La période Covid a été particulièrement riche en échanges entre les dirigeants autour des bonnes pratiques. Des points plus réguliers ont été mis en place. Le salon Synermat qui devait avoir lieu en mars se tient finalement les 22-23 septembre à Lille. Il réunira les trois groupements et 150 fournisseurs exposants pour des rendez-vous d’affaires.

Des difficultés de recrutement ?

F.-X. G. : Oui, de vraies difficultés. Il est compliqué de trouver du personnel motivé. Les métiers manuels sont trop dévalorisés pour engager des jeunes, même si les conditions de travail se sont améliorées. On manque de magasiniers, caristes, chauffeurs PL… Sur un effectif de 180, il nous manque une dizaine de personnes. Pour conserver nos employés, nous aménageons les postes et nous offrons des avantages salariaux.