Frédérique Seels (CD2E) : « Massifier la transition écologique »

Jérémy Becam
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CD2E

Arrivée il y a un an et demi à la tête du CD2E, Frédérique Seels portent les ambitions de l’association spécialisée dans l’écoconstruction qui accompagne les entreprises (TPE/PME, grands groupes), les collectivités, les bailleurs et les porteurs de projets dans la transformation de leur modèle économique afin de massifier la transition écologique.

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Si de son propre aveu, « il existe des expériences intéressantes qui permettent d’apporter des compétences aux acteurs des collectivités, des villes, et aussi des bailleurs sociaux et des promoteurs, il faut ouvrir davantage le marché ». Pour cela, son cheval de bataille reste la formation des différents acteurs : « travailler dans la transition écologique n’a rien de compliqué, si ce n’est qu’il faut être formé, mais il faut aussi qu’il y ait un marché », déclare la directrice du CD2E qui insiste : « Une entreprise ne se forme pas si derrière elle n’a pas de garantie ». Le CD2E est en ce sens un puissant levier puisqu’il propose un rôle hybride entre la création de l’offre et celle de la demande. Si elle croit en une montée en charge de la transition écologique dans le secteur du Bâtiment depuis longtemps, l’heure n’est pas pour autant à l’industrialisation du process : « je crois plus à une massification qu’à l’industrialisation, qui suppose l’utilisation d’un outil industriel. La construction, ce sont des objets uniques ».

Elle appelle de ses vœux une organisation du système, à l’échelle des collectivités, des métropoles : « Pour le moment, ça reste des volumes trop faibles et si on en reste à cette échelle, on sera sous l’eau en 2050 », prédit-elle. « Il faut des systèmes qui soient plus automatisables, avec une gestion de l’aspect financier, des entreprises qui soient prêtes à le faire, par exemple sur des quartiers complets. En ce sens, la première cible de travail, ce sont les bailleurs sociaux, car ils maîtrisnt leur foncier et logent énormément de personnes ». Si la question des matériaux biosourcés monte en puissance, elle est loin d’être ancrée dans les habitudes des entrepreneurs du Bâtiment. Frédérique Seels y croit dur comme fer, « c’est incontournable », mais avec tout l’engagement d’une filière, une visibilité, pour que les acteurs – par exemple les agriculteurs qui produisent la matière première – aient aussi une garantie : le CD2E travaille d’ailleurs sur l’idée d’un pacte biosourcé régional pour permettre de faire décoller la filière et donc massifier l’écotransition.

Acteur précoce de l’écotransition dans le Bâtiment, le CD2E reçoit de plus en plus d’adhérents : signe qu’au-delà de la prise de conscience, qui est bien là, c’est l’action qui désormais prévaut. Avec un bel outil en main, Bâticité inauguré il y a un an, le CD2E ambitionne de devenir un modèle au-delà des frontières des Hauts-de-France, « même si réussir l’écotransition en région demeure un défi ». A-L.Favier

Jérémy Becam
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