[RSE & Économie circulaire] Le groupe SergeFerrari veut « faire plus avec moins »
Huit ans après avoir formalisé sa politique RSE, le fabricant de toiles composites pour les aménagements extérieurs et architectures légères vient de rédiger une nouvelle feuille de route. D’ici à 2030, l’ambition consiste à « poursuivre sa croissance sans impact environnemental et social supplémentaire ».
« Faire plus avec moins ! » En déroulant sa nouvelle stratégie RSE baptisée “+=0”, ce vendredi 10 juin lors d’une conférence de presse, le groupe isérois a indiqué porter désormais « de nouvelles “lunettes” pour voir la complexité des enjeux environnementaux ». Hasard du calendrier ? En tout cas cette annonce intervient trois semaines après que Bruxelles a dévoilé la politique commune des Vingt-Sept pour sortir de la dépendance énergétique à la Russie et qui vient compléter son plan de bataille “Fit for 55”*.
Quoi qu’il en soit, l’ETI de plus de 1 000 salariés dont Sébastien Baril est le nouveau président du directoire, a souhaité « requestionner sa stratégie RSE afin d’apporter une réponse spécifique à chacun de ses [quatre principaux] marchés d’activité [y compris les segments de niche – voir encadré ci-dessous] ». Grâce à une approche désormais participative au sein de l’entreprise, SergeFerrari déploie « une démarche globale et transversale ».
* Dans le cadre de son Green Deal, la Commission européenne avait dévoilé le 14 juillet 2021 les grandes lignes du plan “Fit for 55” (“Paré pour 55”) visant une réduction des émissions de GES de 55 % d’ici à 2030 : un préalable pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
« Notre nouvelle stratégie RSE cherche un équilibre entre performance et écologie, sobriété et efficacité. Nous devons faire plus en étant vertueux, respectueux, durable et responsable. »
Fanny Allarousse, responsable RSE de SergeFerrari Group
Recycler et biosourcer
Alors que le concepteur-fabricant avait formalisé dès 2014 son tout premier rapport RSE, le directeur général délégué Romain Ferrari qui officie aussi en tant que président du comité RSE et expert RSE (représentant de l’actionnariat familial), estime que « cette évolution est finalement logique ». En s’appuyant sur deux enjeux inscrits dans le marbre par la réglementation européenne et française (l’écoconception et la valorisation des déchets), la société cotée sur l’Euronext a agi en trois étapes.
Primo, pour « faire mieux avec moins », le rapport poids/performance des produits a été repensé et amélioré. C’est dans cet esprit que l’entreprise a dévoilé ce 10 juin le projet Loop. Il s’agit d’une nouvelle génération de produits développés à partir de matériaux recyclés.
« Les membranes (garanties PVC free et phthalate free) sont composées de fils 100 % issus du recyclage de bouteilles en plastique et de 100 % de polymères recyclés issus de produits de seconde vie et d’origine européenne », détaille le fabricant.
Secundo, « cette approche a été affinée en introduisant les notions de légèreté et d’économie circulaire », précise Romain Ferrari. Tertio, « aujourd’hui, on réajuste le curseur pour positionner la priorité sur notre activité industrielle intrinsèque – c’est-à-dire le périmètre où nous pouvons agir directement et en premier lieu », poursuit-il.
C’est déjà plus ou moins en suivant ces lignes directrices que le groupe dont les matériaux composites souvent brevetés avait fourni, au stade Roland-Garros, l’entoilage du nouveau toit rétractable du court central Philippe-Chatrier. Et maintenant, à quand un possible affichage environnemental des collections ?
À travers son plan stratégique “+=0”, le groupe entend continuer à développer ses activités sans générer d’impact environnemental et social supplémentaire. C’est-à-dire :
• sans ajouter 1 heure de travail pénible ou peu qualifié
• sans ajouter 1 kWh d’énergie non renouvelable
• sans ajouter 1 kg de matière première vierge
SergeFerrari Group • Chiffres-clés
• Entreprise familiale créée en 1973
• 285,9 M€ de chiffre d’affaires en 2021, en hausse de +46,4 % vs 2020
• Environ 1 150 salariés
• 5 laboratoires R&D : France, Suisse (2), Allemagne et Italie
• 6 usines : France, Suisse (2), Allemagne, Italie et Taïwan
• 4 marchés : protections solaires, architecture tendue, structures modulaires, mobilier/marine + développement sur certains marchés de niche tels que l’aquaculture et le biogaz
(Source : SergeFerrari Group)