« Il faut former mieux, plus vite et tous » F.Ondet, D-général Gedex

Grégoire Noble
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Frédéric Ondet, directeur général adjoint

Rencontre avec Frédéric Ondet, directeur général adjoint de Gedex. 

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Peut-on faire une brève rétrospective de l’année écoulée ?

Frédéric Ondet : L’activité en 2020 a été exceptionnelle avec +4 % (ou +2,5 % à périmètre strictement comparable) sur un marché plutôt en repli. Cette performance a deux raisons essentielles : tout d’abord, nos magasins de proximité indépendants ont tiré leur épingle du jeu. Ils étaient adaptés, collés à leur environnement et ont mieux résisté. D’autre part, notre organisation engendre moins de contraintes que celle de certains groupes, avec des prises de décisions en circuit court. Enfin, il y a des raisons macroéconomiques qui poussent tout le monde, comme l’envie d’investir ou les premiers effets du plan de relance. Il y a eu moins de tourisme aussi ce qui amène à réaliser plus de travaux chez soi. À fin mai 2021, nous sommes à +35 % par rapport à 2020, et tout de même à +20 % versus 2019. Sur les métiers du bois c’est encore mieux, avec +47 % par rapport à l’an passé (et +26 % sur 2019). À date, nous sommes satisfaits.

 

Sur le bois justement, ne souffrez-vous pas de soucis d’approvisionnement ?

F. O. : Nous avons les mêmes difficultés que tout le monde sur le bois, les panneaux OSB, les ossatures métalliques, les plaques de plâtre, les isolants dont le PSE… Nous avons essayé d’anticiper, autant que faire se peut, car nous sommes dans une logique de stocks. Attention toutefois cette situation difficile pourrait se poursuivre jusqu’en 2022.

 

Comment analysez-vous la situation ?

F. O. : Il y a des problèmes différents. Pour le bois, les ressources partent vers les Etats-Unis et l’Asie. C’est pareil pour l’acier, où la demande est forte. Pour les plaques de plâtre le problème est distinct : c’est aussi une question de capacités, avec une saturation des sites de production qui ne peuvent répondre à une croissance à deux chiffres. Enfin, pour les plastiques comme le PU, il y a eu un souci ponctuel au Texas. Les choses devraient revenir à la normale progressivement. Mais là, tout se conjugue en même temps, ce qui rend les choses compliquées. Nous avons maintenu des relations proches avec nos fournisseurs.

 

Quelles évolutions voyez-vous sur le marché ?

F. O. : Les transactions immobilières continuent de progresser, ce qui est bon pour le marché de la rénovation. Le plan de relance du gouvernement, au long cours, est aussi de nature à soutenir cette croissance. En revanche, il est encore trop tôt pour conclure des effets de la RE 2020, on devrait assister à une accélération des dépôts de permis de construire juste avant son entrée en vigueur. Globalement, l’année 2021 sera bonne, en termes de volumes en tout cas. Il faudra être attentif au 2e semestre 2022, toujours sur ces questions de pénuries, de hausses des prix et de niveau global d’activité. L’entrée en vigueur de la filière REP sera également importante. Nous étudierons les éco-organismes candidats dont Valobat, l’éco-organisme candidat pour le secteur des matériaux de construction. Mais des initiatives existent déjà chez nos adhérents. La question sera à l’ordre du jour de notre AG du mois de septembre.

L'entrée en vigueur de la filière REP sera importante. Nous étudions les éco-organismes candidats, dont Valobat pour les matériaux de construction

Souffrez-vous de difficultés dans le recrutement ?

F. O. : Oui, comme l’ensemble de la filière, surtout sur les magasiniers, d’autant plus que nous sommes dans un contexte de forte croissance. Nous lançons donc une grosse opération sur la formation, pour recruter des “gens qui aiment les gens”, et adapter les formations aux profils. Ainsi pour les vendeurs une filière apprentissage, licence vendeur, sera lancée en test avec le CNAM. Parallèlement les formations CQP (vendeurs, magasiniers, managers) se poursuivront. Enfin dans une logique d’apprentissage permanent, le e-learning sera étoffé. Il faut former mieux, plus vite et tous( ???)

 

Quelles sont les nouveautés de l’année chez Gedex ?

F. O. : La nouvelle identité visuelle de Gedibois, plus moderne et en phase avec celle de Gedimat. D’autre part, pour la 2e année consécutive, Gedimat a été récompensée comme étant la meilleure enseigne par Capital, devant Leroy-Merlin et Point.P. Cela vient couronner nos efforts tournés vers le conseil en magasin. Nous capitalisons sur notre double clientèle, composée à la fois de professionnels et de particuliers, avec une offre adaptée. Nos magasins ont des espaces produits, des salles d’exposition qui présentent des solutions complètes et tendances, ainsi qu’une large palette de services. Il s’agit d’en faire des lieux de coworking entre professionnels et particuliers. Aujourd’hui nous travaillons sur des showrooms encore plus conviviaux et plus digitaux, avec de la réalité augmentée et de la 3D, pour mieux visualiser les projets.

 

Au niveau réseau ?

F. O. : Nous avons eu 8 recrutements, 2 rachats aidés et 2 ouvertures, soit 12 nouvelles adhésions en tout. Les recrutements viennent principalement d’enseignes concurrentes indépendantes, qui sont du même métier. Ils nous rejoignent le plus souvent pour développer leur activité en appui de nos 2 plateformes logistiques et de nos catalogues, mais aussi parce que leurs points de vente ont un projet à mener à bien et qu’ils peuvent bénéficier d’un soutien architectural ou financier, et des services de Gedex en matière d’expression de l’offre : merchandising, salles exposition… Du côté des rachats et des ouvertures de nouveaux points de vente, ils viennent en général compléter un maillage déjà en place. La moitié de nos points de vente sont dans des zones de villes moyennes, où nous sommes fondamentalement un acteur de proximité. En zone plus urbaine, la clientèle a tendance à être davantage professionnelle. C’est aussi à nous d’améliorer nos salles d’exposition pour recaptiver des particuliers. Pour la logistique, nous avons deux sites (Rhône-Alpes et Nord) et nous réfléchissons à leur modernisation afin de pouvoir adresser des familles complémentaires de produits. Ce chantier s’ouvrira au dernier trimestre. Enfin, si notre dernier salon s’est tenu en mode digital avec de bons retours, celui des 8-9-10 mars 2022 devrait se dérouler en physique à Bordeaux. Nous avons hâte de revoir l’ensemble nos partenaires, nos adhérents et leurs équipes.

 

GEDEX en chiffres

  • CA 2020 : 1.82 milliard d'euros 
     
  • CA 2019 : 1.76 milliard d'euros 
     
  • Nombre d'adhérents : 200 
     
  • Nombre de points de vente : 475 
Grégoire Noble
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