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Qualité des logements : tous à la campagne !

Grégoire Noble
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[Zepros Bâti] L’air y est plus pur, les voisins moins envahissants et les enfants peuvent s’ébrouer dans le jardin : Les Français aspirent à vivre loin des villes, selon le 3e Baromètre Qualitel sur la qualité du logement. L’insatisfaction vis-à-vis de son habitat est en effet plus fort dans les métropoles qu’en ruralité.

Rat des villes ou rat des champs, qui est le plus heureux ? Au petit jeu des comparaisons, les Français répondent sans hésiter qu’ils seront mieux logés à la campagne. La 3e édition du Baromètre Qualitel s’est penchée sur la perception de la qualité des logements selon les territoires, ruraux, urbains, métropolitains ou franciliens. Et la conclusion est sans appel : « Plus on habite dans une petite commune, plus on est satisfait de la qualité de son logement ».

Une grande maison à la campagne plutôt qu’un petit appartement en ville...


Près de 5 000 personnes ont été interrogées au mois de mai par Ipsos afin de déterminer le « Qualiscore » de leur lieu de vie. Un indicateur de synthèse qui s’appuie sur 17 critères différents, aussi variés que l’acoustique, l’aération, la sécurité, l’humidité, la luminosité ou les consommations énergétiques... Et « les résultats sont très positifs pour la campagne et les zones rurales », dévoile Sarah Duhautois, directrice adjointe au sein de l’institut de sondage. La note moyenne s’établit en effet à 7/10 pour les ruraux contre 6,7 pour les métropolitains et seulement 6,2 pour les Parisiens par exemple. « Le niveau de satisfaction est supérieur pour tous les critères », ajoute-t-elle. A cela, plusieurs explications : la surface des logements tout d’abord. Avec environ 135 m2 d’espace, les résidents des communes rurales ont une taille de logement jugée « idéale », tandis qu’en raison du prix de l’immobilier, les citadins doivent se contenter de moins grandes superficies (107 m2 en ville moyenne, 94 m2 en métropole régionale et 82 m2 dans l’agglomération parisienne). La taille des pièces principales suit la même courbe (34 m2 dans les villages et 26 m2 dans la capitale) tout comme les capacités de rangement, dont un tiers des métropolitains et parisiens se déclarent « insatisfaits ».
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Autre explication de cette appétence pour les petites et moyennes communes : le taux de propriétaires y est beaucoup plus élevé que dans les villes (75 % contre 57 %), et les propriétaires occupants se montrent beaucoup plus attentifs à la qualité de leur logement que les locataires. Les travaux de rénovation sont donc également plus nombreux : 42 % des habitants ruraux en ont entrepris au cours des 10 dernières années, contre 33 % des Franciliens. Côté environnement et voisinage, il y a trois fois plus de chances d’être dérangé à Paris qu’en campagne et deux fois plus de chances d’y être importuné par la circulation automobile. D’où un attachement au logement plus élevé à la campagne qu’à la ville. « Cet attachement au territoire touche aussi bien les personnes âgées que les jeunes, qui tiennent à leurs racines, que les jeunes familles qui ont des motivations quant à leur qualité de vie », analyse Olivier Pavy, maire de Salbris, une commune de Sologne de 5 000 âmes. Claude Capillon, maire de Rosny-sous-Bois, renchérit : « L’envie des Français est de se mettre au vert en s’éloignant des nuisances de la région parisienne ».
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Une envie de vert pas forcément vertueuse


Toutefois, tout ne sera pas vert à la campagne : les motifs d’insatisfaction porteront sur l’accessibilité aux transports en commun, sur la connexion Internet moins performante ou sur l’offre de commerces réduite. L’édile de Salbris identifie l’enjeu principal : « C’est le maintien du service public ». Pour son homologue de Rosny-sous-Bois, c’est l’urbanisme qui constituera un autre élément de réponse : « Il faut construire en préservant le patrimoine, comme les zones pavillonnaires, les îlots de fraîcheur. Penser la nature en ville... ». La population française se trouverait en fait à une période charnière, sortie d’une grande vague de métropolisation et de désertification des campagnes. Mais attention à ne pas partir dans l’excès inverse, en artificialisant des sols à outrance pour que tous les Français jouissent d’une petite maison éloignée de tout. Une tendance qui serait déraisonnable en termes d’infrastructures de transport, d’énergie, de coût... « Il reste à trouver un modèle vertueux d’aménagement des zones rurales, en dehors du modèle des maisons individuelles », souligne Alexandra François-Cuxac, la présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers, qui ajoute : « La diversification vers la rénovation lourde, avec extension ou surélévation, est nécessaire pour les promoteurs. Il faut également mener une réflexion sur les modes constructifs, comme le bois et la question du confort, sur la production d’énergies renouvelables... ». Elle avertit que la maîtrise des coûts restera primordiale et que la solution pourra venir de l’industrialisation des procédés, qui bien loin de signifier « standardisation », apportera au contraire de la modularité et de l’adaptabilité aux logements. De quoi satisfaire tout le monde.

G.N.
Grégoire Noble
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