Tour de passe-passe financierEnfin, la CAPEB, dénonce elle directement une habile façon pour le gouvernement de réduire les aides publiques en affirmant l'inverse. Associer les aides publiques et les aides privées liées au CEE dans une même enveloppe budgétaire, permet de faire croire d'une part que le soutien se fera à enveloppe constante, et d'autre part que le système diminuera la part du financement incombant aux ménages, notamment les très modestes. Il n'en sera rien et pour le démontrer, la confédération des artisans établit plusieurs simulations prouvant ainsi que les restes à charges, y compris pour les plus modestes, seront relevés en 2020 (voir ci-dessous)L'autre terrain d’attaque, à l’instar des autres organisations, est celui de la contre-productivité de cette réforme qui écarte les ménages les plus consommateurs de travaux : « L’objectif environnemental du Gouvernement d’atteindre les 500 000 rénovations par an et ainsi de réduire l’empreinte carbone laissée par le secteur nécessite, bien au contraire, une massification des travaux. Or il sera impossible aux ménages modestes et très modestes, dont une proportion très faible est propriétaire, de rattraper le gap créé. », affirme la Capeb.Et d’enfoncer le clou : « Contrairement à l’affichage politique avancé par le Gouvernement, il est évident que, dans ces conditions fiscales, les ménages modestes et très modestes ainsi que les ménages à revenus intermédiaires ne pourront pas, à eux seuls, relever le défi environnemental de tout un pays. » Plus concrètement, l’autre difficulté relevée par Patrick Liébus, sera pour les particuliers, de comprendre, et pour les artisans, d’expliquer ce dispositif, rendu extrêmement complexe. « On peut se demander où est le bénéfice de cette réforme, si ce n’est pour les caisses de l’État ! », conclut sévèrement le président de la Capeb.