Les Ehpad qui vont se multiplier sont les plus gourmands en ressources...
L’habitat se montre le plus gourmand en termes de matériaux puisqu’il mobilise plus de 80 % des besoins du secteur. Il engloutit ainsi chaque année 18 millions de tonnes de granulats, 13,9 Mt de sable, 4,4 Mt de ciment, 2,8 Mt de terre cuite et 1,3 Mt de plâtre... Dans le même temps, les constructions tertiaires ne nécessitent « que » 3,6 Mt de granulats, 2,7 Mt de sable et moins de 1 Mt de ciment. En analysant les résultats plus finement, on voit que le ratio t/m2 est de 1,19 pour les maisons individuelles et qu’il est de 1,57 pour le collectif. Un résultat qu’explique l’Ademe : « Le ratio de consommation total pour les logements collectifs et les Ehpad est supérieur de 30 % à celui des maisons individuelles, du fait que ce type de bâtiment consomme une part importante de matériaux en fondations et infrastructures (dont parkings enterrés) et a recours à des modes constructifs à base de murs porteurs, composés de béton plein, alors que les blocs béton et la terre cuite – moins pondéreux – sont utilisés majoritairement pour les maisons. Enfin, les surfaces unitaires et totales des maisons individuelles sont très supérieures à celles des logements collectifs » (les pièces sont plus grandes dans les pavillons que dans les appartements, NdlR). Dans le tertiaire, ce sont les hôtels et bureaux qui présentent l’empreinte la plus importante (1,43 et 1,25 t/m2), là aussi en raison du recours au béton plein, qu’il s’agisse de « voiles porteurs » ou de « poteaux-poutres » et « murs rideaux ». Les grandes surfaces commerciales, quant à elle, sont atypiques puisqu’elles utilisent principalement de la construction métallique (0,94 t/m2).
L’Ademe estime qu’à l’avenir, jusqu’en 2035 puis au-delà jusqu’en 2050, les tendances constructives pourraient évoluer selon deux scénarios distincts : le « Business as usual » avec un maintien des parts de marchés des différents produits de la construction et le « Bois & Bio » où les matériaux naturels connaîtraient un fort développement se substituant aux matériaux minéraux. En raison d’une baisse des surfaces construites, la quantité de matériaux requis diminuera légèrement au cours des prochaines décennies. Toutefois, les scénarios aboutissent à une consommation cumulée d’environ 1,5 milliards de tonnes de produits de construction sur la période comprise entre 2015 et 2050... Un programme peu soutenable, d’autant que la rénovation se montre beaucoup plus parcimonieuse.