Pas moins de deux ministres étaient présents lors de l’assemblée du Plan Bâtiment Durable ce 18 juin 2019, démontrant l’importance de la question pour l’exécutif. Pour Julien Denormandie, ministre en charge du Logement, « le bâtiment durable, en rénovation ou en construction, c’est le moyen de concilier les deux objectifs de ceux qui luttent contre la fin du monde et ceux qui luttent à la fin du mois. C’est un maillon qui apporte des réponses concrètes ». S’il a évoqué la construction neuve, avec l’élaboration en cours de la Réglementation environnementale 2020, le responsable politique a surtout parlé de rénovation. Pour lui, « la question du reste à charge est crucial, comme le montre le succès des chaudières à 1 € », où une seule demande permet d’obtenir de multiples aides sans tracas (Anah, Certificats d’économies d’énergie...). Il a souligné que le pilotage de la rénovation au plan national était un exercice compliqué, puisque les chiffres de ces aides, qui se recoupent parfois, étaient éparpillés et difficiles à consolider. Julien Denormandie, qui n’est pas favorable à la création d’un énième « guichet unique » à l’échelle nationale, prône en revanche des approches locales, pilotées au niveau des régions. Une mobilisation territoriale avec des acteurs de terrain pour conseiller et accompagner les Français.
Le ministre du Logement poursuit : « Il faut initier un parcours client, avec une chaîne d’accompagnement ». Pour massifier les réhabilitations performantes, il insiste sur l’amélioration du diagnostic initial : « Comme en Allemagne, il faudra rendre le Diagnostic de performance énergétique opposable. Nous y travaillons avec les opérateurs ». La date du 1er janvier 2021 est avancée pour l’entrée en vigueur de cette opposabilité. Pour les ménages les plus modestes, il rappelle que le Crédit d’impôt Transition énergétique (CITE) sera transformé en prime dès l’année prochaine, afin que les travaux puissent être lancés sans délai. Sur la simplification des aides, évoquée par le Premier ministre lui-même, Emmanuelle Wargon assure qu’elle sera abordée dans le cadre des discussions de fin d’année sur le projet de loi de finances 2020. La secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire annonce : « Les barèmes Anah et CITE seront mis en cohérence avec une notion de tonne de CO2 évitée. Nous voulons le système le plus efficace possible ». Pour elle, bonne mobilisation des Certificats d’économies d’énergie (CEE) sera également un vrai sujet pour accompagner les ménages français, modestes ou non.