Image
pavé tok

Hérige : le pôle Négoce à -5,6 % au S1 2023

Stéphane Vigliandi
Image
VM - Relations clients.

Sur les six premiers mois de l’exercice 2023, la société vendéenne a réalisé un chiffre d’affaires de 455 M€. La hausse est de 10,2 % en données publiées, mais s’est très nettement tassée à périmètre comparable. En retrait, la branche Négoce a été impactée par la chute de l’activité dans le neuf.

Partager sur

En publiant ses résultats semestriels, Hérige a fait état d’une « bonne performance dans un marché de la construction qui se contracte ». Après un bon premier trimestre 2023, son chiffre d’affaires global (à 228 M€) a encore enregistré une croissance de +4 % au deuxième trimestre par rapport au T2 2022.

Mais à périmètre comparable, l’activité s’inscrit désormais en repli à -5,1 %. Dans son communiqué financier diffusé ce 25 juillet, le fabricant-distributeur évoque « un marché de la construction qui a accentué son décrochage », tandis que « l’évolution de l’activité est portée par l’effet prix et les acquisitions tout en étant atténuée par un impact calendaire défavorable de deux jours ».

Au 1er semestre 2023, le chiffre d’affaires d’Hérige s’est élevé à 455 M€ en hausse de +10,2 % (+0,2% à périmètre comparable).

Dans le détail, Atlantem, la branche Menuiseries industrielles, a bondi de 38,4 % (+2,8 % à périmètre comparable) portée par les rachats menés en 2022 − Activence, MGT Menuiseries Bois et Poralu − et les produits d’ouverture.

Grâce à l’acquisition “bolt-on”* d’Audoin & Fils Béton et d’« une orientation favorable » en BPE, l’activité d’Edycem enregistre une croissance de 4,3 % (+1,8% à périmètre comparable) au T2 2023.

Quant à la branche Distribution, les deux enseignes de négoce de matériaux accusent une baisse de 11,2 % en raison principalement d’une forte chute sur le marché du neuf. Au premier trimestre 2023 déjà, le chiffre d’affaires avait atterri à +0,8 % (tant en données publiées qu’à périmètre comparable).

Côté perspectives, Hérige estime néanmoins pouvoir « s’appuyer sur la pertinence de son positionnement stratégique orienté sur les marchés de la rénovation et de la réhabilitation, ses actions commerciales et industrielles, et sur une offre adaptée aux enjeux énergétiques et de décarbonation ».
* Un rachat “bolt-on” est une acquisition ciblée, de petite taille et complémentaire des métiers actuels du repreneur.

Image
Résultats S1 2023, Groupe Hérige.

ENTRETIEN AVEC… Éric Rouet, directeur général de VM Matériaux
« Le secteur de la rénovation est prêt, mais impacté par l’inflation »

Comment ressentez-vous le climat conjoncturel actuel ?

Éric Rouet : Nous sommes inquiets face à la situation actuelle avec la forte baisse des mises en chantier et des autorisations de logements. Les chiffres sont même en dessous de ceux de la période Covid et la tendance est loin d’être terminée. Elle se confirme dans nos chiffres avec une baisse de nos volumes en plus de l’inflation. Nous avions anticipé cette pente descente mais elle arrive plus rapidement et brutalement que prévu. Elle va se poursuivre sur le reste de l’année et sûrement en 2024 le temps que nos clients fassent la transition entre la construction neuve et la rénovation. C’est en tout cas l’orientation souhaitée par les pouvoirs publics qui se désengagent progressivement de la filière du Logement. La construction neuve de maisons individuelles correspond pourtant à une appétence des Français, mais les primo-accédants n’ont plus les accès bancaires. Parallèlement, qu’en est-il du financement du logement social ? Aujourd’hui, les bailleurs sociaux peinent à financer leurs opérations. Nous nous dirigeons progressivement vers une bombe social et économique.

La rénovation se porte mieux ?

É. R : Elle ne décolle pas réellement non plus en raison du pouvoir d’achat en baisse des ménages. La rénovation thermique globale représente un coût très élevé. Ces dernières années, les pouvoirs publics ont largement financé l’installation d’équipements de chauffage au lieu de se concentrer sur l’enveloppe du bâtiment. Structurellement, le secteur de la rénovation est prêt mais il est impacté par l’inflation et la hausse des prix. Toutefois, c’est un marché porteur avec des programmes de réhabilitation sur plusieurs années signés par les grands majors du Bâtiment. VM Matériaux s’est d’ailleurs organisé avec une équipe pour les grands comptes et un délégué par région. Nous voulons mieux répondre à ce segment en leur offrant une alternative aux grands groupes intégrés grâce à nos prix, notre ancrage régional et notre démarche RSE. Nous enregistrons une croissance à deux chiffres sur cette typologie de clients.

Des inquiétudes concernant la trésorerie des artisans ?

É. R : Les artisans n’ont pas toujours réussi à augmenter leur prix. Pour éviter de perdre des éventuels clients, ils ont absorbé la hausse du prix des matériaux en rognant sur leur marge. La trésorerie des artisans est en train de se tendre surtout à l’approche des échéances autour des remboursements des PGE (Prêt garanti par l’État). La situation est compliquée pour l’ensemble des acteurs, mais nous sortons de belles années. Il faut faire attention pour pouvoir sortir sereinement de cette vague. Nous nous organisons de notre côté en surveillant nos embauches et en adaptant nos stocks aux volumes.

(Propos recueillis par Marie-Laure Barriera)

Stéphane Vigliandi
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire