Les envies d'EnR grimpent chez les Français selon le baromètre 2022 de l'Ademe
La nouvelle édition de l'étude annuelle sur les relations qu'entretiennent les Français avec les énergies renouvelables montre de vraies évolutions, à la faveur de la crise de l'énergie. Un constat se dégage des chiffres livrés par OpinionWay : les Français sont mieux informés, mais il reste à mieux soutenir ces envies pour les traduire en actes.
L’Ademe publie la nouvelle édition de son baromètre annuelle sur les relations entre les Français et les énergies renouvelables. Réalisé en pleine crise de l’énergie, le sondage mené par Opinion Way apporte des évolutions importantes par rapport aux édition précédentes. La question de l’énergie, fait la une de l’actualité, soit sous l’ange des prix, soit celui de l’indépendance énergétique, tandis que les problématiques environnementales et climatiques progressent également dans la prise de conscience générale. Une remarque traduit ce nouveau contexte : les réponses de 2022 traduisent un plus grand niveau d’information chez les Français.
Dans le détail, en lien avec les menaces de coupures d’électricité cet hiver, la perception du solaire et du nucléaire s’est améliorée. C’est parmi ces deux solutions que le match semble se jouer dans l’esprit de nos concitoyens. Du côté du solaire, les atouts cités sont : filière la moins polluante ( +9 pts, 25%) ; filière permettant de lutter le mieux contre l’effet de serre (+9 pts, 25%) ; filière qui assure le plus l’indépendance énergétique (+9 pts, 26%). A l’actif du nucléaire, 43% des répondants la désignent comme l’énergie la plus performante (+6 pts) et 32% la désignent comme l’énergie qui assure le plus l’indépendance énergétique (+8 pts). Et pourtant, l’étude pointe un paradoxe bien français : 53% des personnes interrogées se positionne encore pour une réduction de la part du nucléaire , tandis qu’un tiers souhaite même l’abandon complet de la filière au profit d’un mix électrique à 100% renouvelable. A noter sur cette question, un vrai clivage générationnel.
L’Eolien, le mal aimé
L’éolien depuis 2019 ne progresse pas vraiment dans le cœur des Français et la filière recueille le plus faible taux de progression (+2%) d’acceptabilité d’un projet d’installation à proximité de leur domicile (moins de 1 km/plus de 500 m), pour des raisons de nuisances sonores et visuelles. Ils lui accordent pourtant des atouts dans la lutte contre le changement climatique et l’autonomie en consommation d’énergie locale.
L’enjeu du développement massif des EnR passe par l’acceptation par les Français de projets à proximité de chez eux. L’Ademe pense voir une amélioration cette année par rapport à 2021. C’est la filière photovoltaïque qui arrive en tête avec 87% (+2 pts). La dynamique de progression est encore plus visible sur la méthanisation et l’hydrogène. Sans doute là aussi à la faveur d’un meilleur niveau d’information des Français : « 59% des personnes interrogées accepteraient une installation de production d’hydrogène, soit 5 points de plus qu’en 2021 ; 36% accepteraient une installation de méthanisation (+3 pts), et même la moitié sans compter les personnes qui déclarent ne pas être concernées par cette possibilité en raison de l’omniprésence d’habitations dans un rayon de 1 km autour de chez eux (51%, +4 points) ».
Les finances au cœur de la question
La situation financière des Français est à la fois un moteur et un frein pour les EnR à domicile. Un moteur car on voit bien que l’élan vers les EnR est bien plus guidé par une problématique de pouvoir d’achat alors que le prix des énergies flambe. En témoigne le bond de l’autoconsommation dans les envies exprimées. Mais le porte-monnaie est aussi un frein, car pour le passage à l’acte, seules 26% des personnes interrogées ont le projet d’investir dans les EnR (-3 pts), à 38% (+3pts) en raisons de la hauteur de l'investissement jugé trop important.
Enfin, le dernier volet de l’étude se consacre à la question plus globale des travaux d’efficacité énergétique. Deux tiers des Français jugent qu’au moins un type de travaux est nécessaire dans leur logement avec un taux d’intention de 36 %et une part stable qui affiche son intention de les réaliser dans l’année 2023 (55%, -1 pt). Le déclic de la rénovation énergétique n’a donc pas eu lieu, et ce malgré la conjoncture et les hausses des tarifs de l’énergie. Mais le sondage ayant été mené en septembre, les vrais effets de la crise n’ont peut-être pas encore eu lieu. L’Ademe, nous donne donc rendez-vous pour observer les résultats de son prochain indicateur « une fois des leçons de cette épreuve tirées ».