Le marché des fenêtres dans le creux de la vague en 2023
Avec un peu plus de 10,3 millions de châssis vendus l’an dernier (tous matériaux confondus), la filière accuse un recul d’activité de l’ordre de 8 % en volume. Seul les fenêtres en bois ont réussi à tirer leur épingle du jeu et capte aujourd’hui 10 % de parts de marché.
Après deux années de forte activité post-Covid, l’activité de la filière reflue. Selon l’étude* du cabinet Prospection & Prospection diffusée à la rentrée par les organisations des menuiseries et de la façades (UFME, Union des métiers du bois et SNFA), « le bateau continue de tanguer ».
L’an passé, un peu plus de 10,3 millions de fenêtres ont été vendues. La chute est 8 % sur 2021-2023. Alors que le PVC (-9,4 % vs 2021), l’aluminium et le bois-alu (-11 % chacun) restent dans le rouge depuis 2022, le bois permet à la filière de ne pas passer sous le seuil symbolique des -10 %.
Avec plus de 1 million de châssis vendus (+11,1 % vs 2021), ce matériau capte désormais 10 % du marché. La mise en application de la RE 2020 en janvier 2022 a ouvert un large boulevard au bois. Quant à l’acier, ce segment reste embryonnaire avec 15 800 fenêtres vendues en 2023 (0,2 % de parts de marché).
* Étude réalisée entre mars et juillet 2024 auprès de 197 majors industrielles et 1 401 sociétés de pose.
68 % des fenêtres sont posées sur dans le cadre de chantiers de rénovation en résidentiel.
Très léger repli des importations
Bonne nouvelle néanmoins pour le “made in France” toutefois. Pour la premier fois, le volume des importations (tous matériaux confondus) se rétracte. Mais le repli est infime, passant de 11,6 % de parts de marché en 2021 à 11,5 % en 2023 avec près de 1,2 châssis vendus en France métropolitaine.
À cet égard, l’éco-participation liée à la mise en œuvre de la REP Bâtiment (obligation de collecter et recycler les menuiseries usagées entre autres) et son obligation d’affichage ont pu contribuer à freiner l’entrée de produits étrangers et les ventes auprès des menuisiers poseurs indépendants. Parmi les pays concernés qui exportent dans l’Hexagone : la Pologne et la Roumanie.
L’État à nouveau interpellé
Président de l’UFME (Union des fabricants de menuiseries), Bruno Cadudal pointe bien évidemment « la situation catastrophique du neuf ». Après avoir déjà adressé une lettre ouverte en février dernier au président de la République à propos du coup de rabot sur MaPrimeRénov’, l’organisation professionnelle appelle le gouvernement Barnier à « plus de simplicité et de pérennité dans l’accompagnement proposé aux particuliers dans le cadre de la rénovation énergétique des logements ».
Autre souhait clairement affiché ? « Rendre éligible aux aides le remplacement des fenêtres double vitrage de première génération » datant d’avant 2000.D’ailleurs, en 2023, « le marché de la rénovation qui aurait dû rester dynamique compte environnementaux a notamment souffert de la baisse du pouvoir d’achat des ménages », rappelle l’UFME.
À noter que les ventes en volume liées à la rénovation sont passées de 66,7 % en 2019 à 75,1 % en 2023 – le taux de dépose totale étant désormais de 60,1 % en 2023. Ce qui représente un surplus de plus d’un million de fenêtres à recycler par an en l’espace de quatre ans.
Fenêtre type en 2023 • Le PVC toujours majoritaire
Fabriqué en majorité en France (22 % dans les Pays de la Loire), ce matériau capte 59 % du marché en volume. En volume, c’est la première fenêtre marquée NF dans le pays. La solution à frappe avec ouverture à la française de forme rectangulaire et majoritairement blanche est la plus installée.